Bonjour, pouvez-vous vous presenter?
Bonjour à vous ! Je suis Assou Afanglo, journaliste en fin de formation, collaborateur de plusieurs médias, entrepreneur web et grand passionné du monde de la technologie.
Comment ET quand est nee tech en Afrique?
Tech en Afrique est né du constat selon lequel un seul média ne fait pas le journalisme de même qu’une hirondelle ne saurait faire le printemps. Avant le lancement du site, j’avais un blog où je parlais de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). En ce temps, je n’avais même pas imaginé que j’avais des devanciers. Ce n’est qu’après que je me suis rendu compte. Là aussi, rien ne nous empêchait de nous lancer en apportant une nouveauté, en mettant plus l’accent sur ce qui marche en Afrique que ce qui va mal. A travers des portraits, des articles sur les startups, les innovations au quotidien. Le média a été lancé le 16 mars 2017.
Quels sont vos objectifs avec cette plateforme?
Nous avons toujours travaillé à donner une image de continent bouillonnant de talents et d’innovations à l’Afrique. Nous faisons tout notre possible pour dénicher des inventions, des talents, des petites d’or que nous les désignons dans notre Rédaction, applications, etc et les révéler au public. De même nous tendons nos micros à des personnes dont le parcours inspire et que beaucoup considèrent comme inaccessibles.
Quelle est votre ligne éditoriale ?
Notre ligne est simple : Imposer l’Afrique comme le berceau de la technologie.
Comment avez vous constituez votre équipe ?
Je me suis appuyé sur des camarades de classe (Université) qui n’ont pas hésité à me donner des coups de main depuis plus d’un an. Même aujourd’hui, la plupart de mes collaborateurs ont été formées dans mon école. Mais pas que puisqu’il y aussi certains que je connais rien que grâce à Internet.
Cette épidémie n’a rien de mal. Si cela pourrait même devenir une maladie contagieuse, ce sera un frein au chômage ambiant que nous voyons partout en Afrique
Dans votre démarche entrepreneuriale avez-vous rencontré des difficultés ? Si oui lesquelles ?
Des difficultés par milliers. Depuis le lancement de nos activités, je n’hésite pas à braver des difficultés financières pour donner à mon média la chance de survivre. Nous en connaissons qui aujourd’hui ont préféré se retirer du jeu parce que ça ne paie encore mais ça fait dépenser. Je rends qu’aujourd’hui on a un média qui a un poids considérable, qui attirent des visiteurs tout le temps (plus d’un millier par jour) et qui ne cesse de grandir. Dans un contexte où la publicité en ligne est presque inexistante, imaginez comment nous pouvons nous démerder.
Comment y avez vous pallié?
A ce niveau, il faut dire qu’on a accepté le présent en nous remettant au travail comme si tout était rose. On était bien informé et je savais que ça va payer mais juste que c’est une question de temps. On ne vient pas au journalisme pour s’enrichir du jour au lendemain mais pour se rendre utile et en le faisant, on peut très facilement s’enrichir.
Avez-vous bénéficié d’un accompagnement de votre état ? Ou d’un mentor ?
Etat, non ! Structure de la place, non plus mais des mentors, oui. De passage, je salue l’engagement d’un de mes mentors, le journaliste Yohanès Akoli, celui-là même qui nous recadre, nous soutient par quelque moyen que ce soit. C’est aussi grâce à son accompagnement que nous essayons d’améliorer le travail que nous faisons. Il faut préciser que nous organisons régulièrement des rencontres pour entrepreneurs ou pour journalistes, entre autres. Il est toujours là. Voilà des personnes dont l’expertise a plus de poids que les financements qui ne sont que dans les dossiers bien rangés, bref dans les imaginations fertiles des entrepreneurs de chez nous.
Votre famille vous a t’elle soutenu ?
Oui, c’est d’ailleurs grâce à leur investissement dans ma formation qui finit cette année que je suis à cette étape. J’ai promis devenir un grand journaliste et je le serai. Ce n’est pas une option, c’est une obligation.Qu’elle en soit remerciée.
Entreprendre et vie privée sont ils compatibles? pourquoi?
On entreprend mais on a aussi sa vie privée. Je ne sais pas s’il faut parler d’incompatibilité mais chacun doit faire la part des choses. Quand on a du travail, il faut qu’on le fasse bien et très bien d’ailleurs. C’est le premier conseil que je donne à tous mes collaborateurs. Au travail comme au travail, que tout le monde sache ériger les limites aux intimités…
Que pensez- vous de cette épidémie entrepreneuriale qui sévit en Afrique ?
C’est plutôt un grand plaisir pour moi comme je l’ai dit. On aime quand l’Afrique est bouillonnante de talents. Raison de plus pour nous d’accompagner les startups qui innovent, apportent un plus dans la vie quotidienne des populations. Cette épidémie n’a rien de mal. Si cela pourrait même devenir une maladie contagieuse, ce sera un frein au chômage ambiant que nous voyons partout en Afrique et nous ferons tout pour la propager.
L’ambition première n’est pas de gagner 1 million de Franc CFA par mois mais d’impacter
À quel moment gagnez-vous de l’argent avec Tech en Afrique?
Je ne cesserai de le dire. On n’est pas là pour nous enrichir du jour au lendemain. L’ambition première n’est pas de gagner 1 million de Franc CFA par mois mais d’impacter et aujourd’hui je peux affirmer qu’on impacte. Cela se lit à travers les messages d’encouragements que nous recevons chaque fois. Nous sommes dans un environnement où la plupart des personnes n’ont pas la notion de presse en ligne comme entreprise. Nous allons y arriver et c’est ce pourquoi je ne me soucie pas de ce qu’on gagne en termes de monnaies sonnantes et trébuchantes. Nous sommes une startup et je comprends qu’il faut du temps pour s’imposer et commencer véritablement par vendre…
Pouvez vous définir et expliquer le bitcoin en français simple pour les non initiés?
Je dirai que c’est une monnaie électronique ou numérique qui gagne du terrain dans les transactions sur Internet. Pour l’heure, il n’est pas arrivé à séduire tout le monde.
Que pensez-vous du bitcoin?
Je ne suis pas contre mais je n’ai pas encore commencé son utilisation. Je ferai les premiers d’ici les mois à venir et c’est en fonction des résultats que je prendrai une décision.
L’Afrique est en pleine expansion, mais bénéficie t’elle de ressources suffisantes pour une exploitation maximum de la technologie ?
Je ne pense pas si la plupart du temps, c’est des multinationales étrangères qui doivent financer les activités des startups d’Afrique. L’Afrique ne bénéficie de ressources assez considérables pour aller plus loin.
Tech in Afrique est-ce votre seule activité ? Si non dites nous en plus?
Non. Tech en Afrique pour le moment fait d’autres prestations notamment la production de contenus pour les médias. Donc si vous avez un média à confier à une agence, notre équipe sait bien s’y prendre. Au-delà, je suis journaliste indépendant, ce qui me donne la chance de collaborer avec d’autres médias.
Avez- vous un message pour nos institutions africaines ? (précisez une en particulier si possible)
Il ne faut pas battre le fer quand il sera totalement froid, ça ne donnera rien. C’est triste lorsque des jeunes avec des idées exceptionnelles ne soient pas accompagnés même pas avec 5 F. On croirait que personne ne trouve plus utile à aider l’autre à avancer. Au lieu de rester là avec des discours à dormir debout, il faut que les institutions comme la CEDEAO par exemple recentrent ses activités sur la technologie en initiant des programmes de formations pour les jeunes. Nous serons ravis de les accompagner là-dessus. Loin encore, il y a nos ministères en charge de l’économie numérique qui jusque-là donne l’impression qu’ils ne savent pas comment s’y prendre. Un peu comme s’ils peuvent faire parler d’économie numérique en étant dans leur coin, sans se soucier de ceux qui y contribuent. Tôt ou tard, la donne va changer ! Après tout, c’est une question de priorité !
il faut que les institutions comme la CEDEAO par exemple recentrent ses activités sur la technologie en initiant des programmes de formations pour les jeunes
Avez-vous un message pour la jeunessedumboa ?
Je me permets de paraphraser mon mentor, Yohanès Akoli lorsqu’il dit que ça fait mal de travailler mais ça fait plus mal de souffrir, de voir un enfant malade et de ne pas être en mesure de trouver 1000 F pour le médicament et qu’après on parle de sa mort. A vrai dire, la jeunessedumboa constitue le bouclier sur lequel s’appuiera l’Afrique. Point n’est besoin de se décourager. Seul le travail bien fait, l’abnégation et le don de soi peuvent changer la vie d’un homme. Il faut croire en ce que l’on fait et ne JAMAIS attendre personne. Chacun a ses priorités !