NON Mlle KAMGA, la politique : c’est pas compliqué !
Dans de nombreux pays, notamment d’Afrique, afin de dissuader ou de disqualifier les jeunes de s’intéresser à la politique (leur chose) ou pire de penser à briguer des mandats électifs (au Cameroun à 23 ans on peut être élu député), a été subtilement entretenue l’idée que la politique était destinée à une élite ou au moins une catégorie « réfléchie » d’individus à qui tout réussi. C’est naturellement ainsi que sont nées quelques tares : gérontocratie, oligarchie et autres nuageuses notions de sociologie, de même nature.
Qu’est-ce que la politique sinon une citoyenneté activée à son maximum ?
La politique n’est rien d’autre que d’essayer Soi-Citoyen de penser et d’agir collectif c’est-à-dire au moins au bénéfice de la majorité. Pour reprendre les mots de Chirac : rendre possible ce qui est nécessaire. Être soi intégré dans une relation volontaire et souhaitée fructueuse avec les autres, n’est-ce le summum de l’idée politique ! Certes… comme idée de gestion de la cité, la politique s’entend idéal de couronnement des idées qui vont la (la cité) nourrir, mais il y a politique d’abord parce qu’il y a l’Autre et Toi, il y a JEU, jeu de JE, et il y a jeu parce qu’il y a besoin de construction d’une communauté de destin !
Au Cameroun à 23 ans on peut être élu député
Tout partira donc chère amie, permets que je te dise « tu », de toi-même : l’égo ! Penser autrui et pour autrui : l’identité, les ambitions, les aspirations et cetera ; oblige à te donner toi-même une forme préalablement pour, in fine, te reconnaitre dans ceux qui se retrouvent dans les mêmes besoins (ou goûts) que toi. Politiser revenant à choisir, se politiser équivaudra à Se choisir. Or choisir pour soi dans une relation à l’autre intègre la nécessité d’engager une relation plus ou moins synchrone avec lui, de sorte que : choisir pour soi et choisir pour lui, puissent se retrouver en un milieu optimal, que certains choisissent de nommer « l’intérêt général » ! Tout partira donc de ta personnalité, ton éducation, de ta culture, tes ambitions, de tes désirs…
Une fois clarifié EGO, convenu que nous sommes des animaux sociaux, nait inéluctablement LE JEU : du Nous. Par le Nous qui nous noue, l’Homme perdu et seul se reconnait dans les valeurs et la politesse professées par son clan. Stimulant doit être le secours de celui qui a tout perdu quand fiévreuse est l’appréciation de son sort par son groupe d’appartenance. La politique entendue comme le jeu du Nous décidera dès lors de la direction que Nous emprunterons en fonction des besoins et des ambitions que Nous nous sommes choisis… de la vision qui nous guide (pour être pompeux) ! C’est ici qu’intervient le jeu politique au sens des concours de beauté électoraux ou des foires d’empoigne : le citoyen y est invité, à discerner les idées en les extrayant du brouhaha de propagande, à essayer de dépasser ses émotions pour décider des bonnes réponses apportées aux grands enjeux. Par instinct, le moi est égoïste or si le Nous est la somme des Moi, sans transcendance, il pataugera dans l’addition des egos. Conséquences : zéro “société“, inaptitude à transformer un peuple en Nation. Le Nous qui nous noue relève donc du « supplément d’âme », une abstraction supérieure qui nous fait Nous, réunis, puis nous unit et enfin comme des amoureux nous fait regarder « dans la même direction ». Ce fameux Hemlé qui nous (237) rend fiers et nous faits braillards, jusqu’à la prochaine dégringolade.
Au Cameroun, aujourd’hui, le JEU politique plus ou moins sain et pacifié est. Une majorité grasse et brutale truste un pouvoir conservateur présenté comme libéral. En face, des partis nombreux et de gauche se partagent des idéologies empruntées avec plus ou moins de cohérence philosophique et plus ou moins d’idées au-delà de la pleurniche, mais là n’est pas le réel propos de cette fin de billet. L’objet ici est de préciser que les offres existent dans un environnement corseté où les médias jouent moins leur rôle de médiation qu’ils n’accusent et n’administrent la diversion généralisée.
Rendre possible ce qui est nécessaire. Être soi intégré dans une relation volontaire et souhaitée fructueuse avec les autres,
Par conséquent, penser politique au sein d’un de ces nombreux partis oblige à un effort personnel de chaque citoyen(ne). Heureusement, CRAC, CPP, MRC, NOW ou RDPC disposent qui de pages web, qui de comptes Facebook pour faciliter leurs communication et recrutement. Les questions prioritaires resteront donc (conformément à l’énoncé plus haut) moins celles de savoir s’ils font bien (ou pas) ou alors si leurs offre et tactique sont bonnes mais plutôt se choisir une fonction de l’État, se définir une esquisse du modèle d’organisation sociale puis écouter quelles réponses ils apportent à TES problèmes principaux d’une part et d’autre part aux grands enjeux de long terme (si besoin est).
Comme dans le business : soyons curieux, collaborons pour améliorer nos diagnostics et si ceux qui osent tenter de faire, font mal ; remplacez-les ! Dès lors, chacun choisira si on va en guerre souverainement, qu’est-ce qu’on enseigne comme Histoire à l’école, comment on protège les droits des stagiaires, comment peut être freinée la corruption ou Comment lutte pour un tourisme responsable : Moi projeté dans Nous ! Nous pour Moi !
DOUALLA YANN