Le rêve Camerounais nait avec lui . Avec de la confiance en soi , de la détermination, il a réalisé l’inconcevable au Cameroun , Un jeu vidéo fait au Cameroun par les Camerounais. Madiba Olivier nous raconte.
» Au delà d’être un projet de divertissement nous sommes entrain de donner espoir à toute une génération qui pensait que le travail ne portait plus aucun fruit au Cameroun « déclaration faite sur Afrokanlife.com
En 2004 lorsque vous avez commencé à nourrir le projet qu’est ce qui vous a donné la force de penser que votre travail donnerait ses fruits au Cameroun?
J’ai toujours été passionné par le jeu vidéo et tout jeune, je rêvais de travailler dans un studio afin de vivre pleinement de cette passion. L’une de mes plus grandes forces vient de la passion en ceci qu’elle procure à la fois confiance, motivation, optimisme, amour, pour ce que vous faites. Il y a également les soutiens et encouragements de mes proches car, ce n’est pas toujours si facile.
Grâce à cela, j’ai pu avoir la motivation de chercher comment mettre sur pied ce projet dans l’optique de pouvoir permettre à d’autres jeunes d’exprimer leurs talents, aussi de créer un jeu que le monde entier apprécierait à sa juste valeur. D’où la décision effective de créer, en 2013, le jeu « Aurion : L’Héritage des Kori-Odan », qui pourra, grâce à internet, être disponible dans le monde entier. Je suis aujourd’hui content et heureux que de nombreux jeunes me voient comme un modèle de réussite, et qu’ils nous prennent pour exemple. Je pense que c’est très important pour une société qui a besoin de se développer d’avoir des modèles d’inspiration.
Comment avez-vous réuni votre équipe autour de votre idée ? La question de la rémunération s’est-elle posée au départ ?
Non. Ce que nous recherchions c’était avant tout la détermination et la motivation. Nous étions un projet, donc pas assez de sous pour promettre la lune aux futurs employés. Nous avions besoin de jeunes conscients de tout cela et surtout, comprenant et épousant les ambitions et visions du projet. Nous avons eu la chance de tomber sur une équipe de jeunes talents qui ont pris le projet comme un challenge avant tout, et qui ont donc accepté d’apprendre à travailler dans le domaine du jeu vidéo, secteur totalement nouveau au Cameroun.c’est très important pour une société qui a besoin de se développer d’avoir des modèles d’inspiration.
Comment les avez-vous emmené à croire en vous ? Et à votre idée ?
En croyant en moi-même. J’étais confiant, serein, motivé et optimiste. Je le suis toujours d’ailleurs. C’est très important si vous voulez établir un capital sympathie entre vous et les personnes amenées à travailler et collaborer avec vous. Ainsi, toute l’équipe croît au potentiel du projet, et avant tout, au challenge qu’il représente.
Vous n’êtes jamais sorti du Cameroun , le Cameroun n’étant pas le pays par prédilection pour concevoir développer un jeu vidéo comment avez vous fait ?
Nous avons cru en notre potentiel et étions très optimistes. C’est l’une des bases lorsqu’on a un projet : y croire.
Comment pensez-vous attirer des personnes vers une idée à laquelle vous-même ne croyez pas ? Par la suite, le parrainage du Ministère des Arts et de la Culture a apporté un plus en termes de crédibilité du projet tant sur le plan national, régional, qu’international. Même si ça a été difficile, nous avions la volonté et les compétences de le faire. C’est pourquoi nous avons pu surmonter les obstacles petit à petit pour arriver jusqu’au bout.
Du fait du projet qui parait fou au Cameroun, vous qui en êtes jamais sorti du pays, c’était invraisemblable de pouvoir réunir les fonds. Et la presse internationale s’y intéresse, qu’est ce qui constituait la force de votre confiance en votre projet ?
Le fait que nous soyons d’abord confiants et surtout conscients de ce que nous faisons. Notre business plan avait été noté, apprécié et validé par certains experts en « Venture Capital », d’une part. D’autre part, le Ministère des Arts et de la Culture de notre pays a décidé de nous parrainer. Tout ceci était des points en plus pour le projet ; démontrant sa pertinence. Même si le contexte de notre pays a rendu les choses difficiles, cela a bien été utile pour trouver des investisseurs.
Le ministre des Arts et de la Culture vous a apporté son soutien, vous êtes la fierté du pays mais à l’époque vous avez commencé avec 25 000 fcfa ,vous travailliez 10 heures par jour sans salaire lorsque vous faites une rétrospection cette fierté nationale que vous êtes ce soutien que l’on vous témoigne qu’en pensez vous réellement ?
Le soutien il est sincère et normal (patriotisme), comme en témoignent de nombreux messages de nos frères et sœurs (gamers ou non) que nous recevons au quotidien. Au départ c’était un peu difficile car avant l’arrivée de Kiro’o Games, le jeu vidéo n’était pas perçu chez nous comme pouvant constituer une industrie, mais plutôt comme un simple passe-temps. Mme Tutu Muna (alors Ministre des Arts et de la Culture lorsque nous lancions le projet) avait vu en lui un énorme potentiel et a décidé de l’accompagner.
Nous le remercierons toujours car cet accompagnement a donné au projet de la crédibilité, tant au Cameroun qu’ailleurs. Aujourd’hui la nation nous soutient et nous en sommes très honorés et reconnaissants. Pour info, nous travaillons toujours dix heures par jour, voire plus. Le jeu sortira dans quelques jours et il faudrait que tout soit au top le plus vite.
Le jeu est un succès bien avant sa sortie, avec lui vous portez l’espoir d’une nation comment vivez vous cette responsabilité ?
L’espoir d’une nation ? Waouh ! Je pense que c’est un peu trop (sourire). Mais ce qui est vrai c’est que cette phrase revient très souvent dans de nombreux commentaires sous nos publications sur les réseaux sociaux. Ceci nous met encore plus de pression. Nous savons que de nombreux yeux sont rivés sur nous. Nous donnons le meilleur de nous et espérons que tous ceux qui nous observent ne seront pas déçus. Nous l’avons répété dans de nombreuses interviews « Nous voulons faire l’équivalent de ce qu’ont fait les Lions Indomptables durant le Mondial de 90 ».
Vous avez tablé sur 30 ans de vie pour votre groupe. A terme comptez-vous implanté des studios sur l’ensemble du territoire afin de créer de l’emploi sur le plan national ?
Bien sûr !!! Comme tout jeune ambitieux, j’ai envie de voir mon projet grandir. De nos jours, lorsqu’on parle de « grand » c’est sur la scène internationale. Pour y arriver, nous devons bien évidemment y aller crescendo : national, régional, international. Le but étant toujours d’apporter notre pierre au développement de notre pays en particulier, et à celui de notre continent en général.
Quel message avez-vous pour ceux et celles qui veulent s’en sortir au Cameroun et qui n’ont pas toujours les moyens pour se lancer ?
Je leur dirai de croire en leurs rêves, d’être optimistes et d’oser. On a toujours un intérêt à entreprendre. Ne surtout pas avoir peur. D’aucuns disent « Le pays est dur, on va faire comment » ? Sachez que c’est dur partout ! Il n’existe aucun pays sur cette terre qui soit exempt des problèmes de chômage, entre autres difficultés. L’État a sa responsabilité certes, mais n’a pas assez de moyens pour employer ou aider tout le monde. Demandez-vous toujours « Quelle est ma part de responsabilité pour le développement de mon pays »? Le développement dépend de la participation de tout un chacun.
Un mot pour la fin ?
Foncez !!!
Catherine Assogo & Kate Mouliom