Polis et tout autant véhéments, courtois mais bien-sur meilleurs connaisseurs des solutions d’autrui et secondairement des leurs, les camerounais exigent depuis au moins l’an magique 2000, une solution à la rénovation politique et sociale dans leur pays.
Il la cristallise en une formule toute aussi impactante que « sofa don finish » l’a été une décennie plus tôt : « candidat unique ».
Outre que cette solution masque mal l’indigence vis-à-vis des réalités politiciennes de notre pays, celle-ci, illusion de panacée s’éloigne encore plus en ce début de 2018, comme si les déboires ne servaient guère à l’histoire des savants.
la 《bantouité》 est ce mal, qui consiste à attendre que le CHEF pense, que le CHEF parle, que le CHEF tranche
En effet, cette opposition qui a plus de ressemblances que de différences, souffre d’un mal qui, dans nos têtes et fertilisant nos atermoiements, se déploie à notre insu.
Inconscients de cet état, il y a peu de chance qu’il change nos consciences et société :
la 《bantouité》 est ce mal, qui consiste à attendre que le CHEF pense, que le CHEF parle, que le CHEF tranche, le peuple attend et rarement exige. Hélas ! Certes “idéologiquement“, cette opposition est fille de 90 : hormis l’UPC (nationalisme révolutionnaire : Marxisme-Maoïsme négroïde), la majorité, nos partis et mouvements d’opposition sont issus de la SOCIAL-DEMOCRATIE ; par conséquent cette opposition se rejoint sur plusieurs points idéologiques, programmatiques et techniques majeurs : la réforme institutionnelle postcoloniale, un état utopique de droit absolument respectueux des citoyens, le progrès social par l’état redistributeur et vigilant sur le libertinage financier, les droits des travailleurs dans un socialisme de marché donc de libertés économiques. Le fameux et frundiste « pawa to the pipol » n’est pas qu’un joli slogan pour haranguer. Il porte en lui une interprétation du monde qui fait du peuple le dieu de l’Etat et par extension de la Nation un jardin abstrait, une centralité indépassable et un construit obligatoire, préalable à toute édification économique, politique, militaire etc. : les hommes… avant le reste !
Et s’il n’y aura pas « candidat unique », les hommes, les chefs des hommes et leurs ambitions personnelles apparaissent comme pierre angulaire de cet échec collectif et national !
Au commencement était l’… Égo. Que l’on ne s’y trompe pas. Il n’y aura pas de candidature unique parce que (S.E.) Paul Biya, aussi mortel que Jésus, est vieux, peut aller retrouver son prédécesseur à n’importe quel moment (n’en déplaise à ses groupies) et son « après » se joue plus aujourd’hui en 2018 que quand il sera allongé dans sa bouteille.
Constat : le SDF qui s’accroche à son passé et ses derniers résultats électoraux offerts, s’est dévoyé, en mollesse, avec la crise anglophone, avant de faire son “Longue-Longue“ à l’hémicycle. Il est par ailleurs sujet de vicissitudes particulières puisque traversé par des tendances qui contestent LA LIGNE de Pa’a Fru : un courant radical ambazophile tiré par J. WIRBA, une ombre ambazocompatible manifestée par C. DJAMEN ou MBAH NDAM et l’ambazomoumou J. OSIH voire du Chairman lui-même.
D
évoyé disais-je, le parti vert et blanc bombe le torse pour masquer sa forfaiture, mais le MRC est en embuscade, pour prendre le leadership de l’opposition dès 2019 ; tandis que je veux croire dans l’habileté politicienne d’un ex-SDF devenu UMS P. KWEMO, notamment à l’Ouest et dans le Nord-ouest. Là, pour ces trois partis, redoutables et sales devraient les campagnes électorales se dérouler. Ces prochaines municipales seront donc un moyen pour les uns et les autres de sauver la face ou marquer leur progression ou gagner en autorité dans une perspective future. La coalition s’éloigne donc un peu, un mirage à l’horizon !
Puis nous devrons distinguer l’opposition réelle et les aides sourdes du parti au pouvoir qui sont de la majorité mais n’ont pas encore eu les grâces d’une entrée au gouvernement. Certains sont friands et nostalgiques des années “braisées“, ils rêvent d’un processus insurrectionnel à la burkinabé ou à la tunisienne sans être réellement aptes à pouvoir contrôler cette explosion de colère et de frustration qui couve depuis des décennies. Ils espèrent qui être appelés en messie, qui candides : que les forces exogènes se tasseront devant la volonté rationnelle des camerounais de se retrouver à la même table pour construire ensemble un « pays organisateur » qui intègre tout le monde : risible ! Et en face, nombre de partis d’opposition même « révolutionnaires » ; ils ploient décidemment sous les affres de la révolution sans leader charismatique incontestable : la division et la stérilité. Différentes chapelles se disputent des brevets validés en dernier recours soit par des institutions étrangères (drôles de nationalistes), soit par l’ennemi postcolonial au pouvoir (étranges révolutionnaires). La division : leur lot, leur credo, leur motivation, leur rêve : comment faire coalition avec eux ? Comment… en sachant que certains de leurs chefs hier se sont entachés à nourrir leur chèvre avec l’herbe sur le terrain de l’Autre ?
Enfin persiste le « nouvel homme » et son agenda.
Akere MUNA vient de réaliser un coup magistral pour être là où il faut être : en bandeau sur France 24 ! Sans surprise il a dans le même espace-temps réalisé deux coups politiques en un : un coup de force l’AFP (créée par son frère Ben) met A. SADIO à son service, un coup de maître : d’anciens UPCéïstes l’ont rejoint et l’ex-Foyiste maire de YABASSI (UFP) aussi. Entre l’UPC (RDPC-compatible : de gouvernement, KODOCK et HOGBE) et le Maire MABOULA (ex-RDPC) il semblerait que les déçus du Renouveau se retrouvent non pas autour de M. KAMTO mais d’A. MUNA ; et ce n’est pas terminé, disent ses équipes.
Notre MACRON Cabral LIBII a eu des débuts tonitruants et puis pschittt. C’est que les camerounais ne sont pas dupes : quand ils attendent une solution politique méthodique et qu’on leur répond avec du moralisme civique ou un discours pour le discours, ils retournent vite à leurs nollynovelas.
C’est que critiques, bougons mais toujours aussi bons élèves de la culture politique française, nous 237 aimons les solutions, le combat, que le chef qui veut le trône mouille le maillot. Ca n’a pas été le cas, du moins pas encore commencé !
Elle résiste, se renouvelant dans une immortelle gesticulation silencieuse. Non violente, Kah WALLA est toujours là, toujours combative et toujours aussi peu écoutée. Encore et toujours cette fiévreuse éthique de conviction : trop intello ! STANDUP4CAMEROON gagnerait à être éclairé, sa solution avec puisque celle-ci rejoint notamment celle de Dieudonné ESSOMBA ! Aura-t-elle l’honneur de la « Grande Interview », souhaitons le lui !
Pour arriver à ce « Candidat de Grande Coalition » (à défaut d’ UNIQUE), la solution A18 (J. Marie F. NDZANA), C. LIBII et O. BILE pourrait avoir été mobilisée. Celle que, mimétiquement, l’africain nomme « primaire », une élection pour départager les challengers sur la base de leurs idées des grands enjeux de notre société et de notre monde. Mais même celle-ci ne se ferait point. Non pour des raisons organisationnelles (ce sont les hommes qui en décident et non les organisations qui font les hommes) mais parce que le risque que Kah WALLA et Cabral LIBII démontrent leurs aptitudes à précisément travailler les dossiers, imaginer des “solutions“ alternatives et/ou démontrer la relative vacuité des braillards diplômés ou expérimentés, est trop grand pour la suite du jeu de dupes. Constatez qu’il y est bien seul le “jeune“ Cabral, les autres savent ne pas disposer de ses faconde et fulgurance donc ils s’appuient sur un antimacronisme à mots violés : l’âge, l’autorité, l’expérience… Nous sommes quand même bantous ! Par ailleurs, (autre obstacle) l’initiateur médiatique de cette idée de « primaire » c’est NDZANA : viré du MRC, on imagine guère KAMTO acceptant d’y compétir, s’il y est ! L’autre argument consistant à dire “les primaires divisent ; notre culture est à l’union“ est au mieux spécieux au pire absurde parce que si la culture oriente l’homme, seule la nature souveraine le fait ! Or un peu d’intelligence ne tuerait personne dans cette affaire.
Pourquoi donc faire « alliance », « coalition », « union », « pacte » etc. alors que
Personne n’y croit ;
Les 237 ne l’imposent pas ;
L’avenir de l’entreprise individuelle a plus de chance de prospérer dans l’après-BIYA ;
En 2013, Kah WALLA (toujours d’avant-garde) l’avait proposée (l’union aux municipales et législatives) et avait été moquée ?
Demeure, avant de conclure, une question majeure. In fine, « union, coalition etc. » certes mais pour appliquer QUELLES IDEES POLITIQUES ? La question qui achoppe donc relève moins de l’acuité de l’union mais d’une part de son opportunité (qui donne part belle aux Nouveaux en diluant le travail de terrain des Anciens) ET le visage (chacun d’eux y est favorable (d’une forme ou d’une autre : No Bullshit !), à condition que, messianique, les autres se désistent pour Lui.
Tant que les 237 n’exigeront pas cette union/coalition large et hétérogène, elle ne se fera pas. Puis, vous me demanderez “comment peuvent-ils donc esquisser cette exigence“ ?
Sachant que les outils de communication de masse sont corsetés ou alors qu’aucun leader charismatique à confiance large, ne se dégage de ce paysage sociopolitique. Attendu que le bruit sur les réseaux sociaux équivaut aux buts marqués aux entrainements ; telle est la question : comment exiger puisque nous sommes Le Maître ! Question à laquelle j’ai une petite idée de réponse, hélas point de followers pour la relayer urbi et orbi. Qu’il me soit permis quand même de donner un avis personnel : la solution de LIBII, BILE, NDZANA… me parait la plus à même de régler la préoccupation du Leader de la coalition à condition que soit actée une « fusion » des listes municipales et législatives. La « primaire » est bonne sur le principe mais pêche par le processus.
Heureusement selon des calculs astroconstitutionnologiques, nous avons jusqu’au 21 juin pour continuer la danse bafia : NON ce n’est pas pour la fête de la musique, le corps électoral des dernières élections de l’année, devrait être convoqué à cette période là. Après, si aucune solution de trouvée, tout est figé, arrêté, attendant la céleste volonté du nkunkumatique du Prince.
Oserons-nous un énième définitivement provisoire ; ENCORE ? Informé(e)s de ce que les Sénatoriales et éventuelles Régionales de la décentralisation sont déjà perdues ! Tout est possible, le Cameroun c’est le Cameroun : aveugles et attentistes sur ses problèmes mais médecins, pompiers et pharmaciens des problèmes des ivoiriens, togolais, gabonais, tunisiens… sont ses citoyens, rugissant leur faim !
DOUALLA YANN
www.nama.live