Bonjour Yann Nkengne. Vous êtes diplômé de l’Université de Douala en 2013 en ingénierie Informatique , en Juin 2014 vous avez fondé EduAir (anciennement appelé Kwiizi). Qu’avez-vous fait entre ce laps de temps?
J’ai arrêté les études en deuxième année informatique à l’université de Douala en 2014. Je travaillais déjà sur Kwiizi. Entre 2013 et 2014, j’ai développé et installé son prototype dans les écoles supérieures avant que le projet ne soit connu de la « webosphère ».
Pourquoi avoir choisi d’être votre propre patron et pas salarié?
Je n’ai pas vraiment fait un choix entre être patron ou salarié. J’ai commencé un projet qui me tenait tant à cœur et je l’ai mis sur pied grâce à mes compétences techniques. Être mon propre patron ou pas n’a jamais été des options.
Qu’est ce que EduAir ?
EduAir (Anciennement Kwiizi ) est le nom du concept visant à offrir une meilleure éducation via le numérique avec ou sans l’internet. Nos travaux se portent sur la conception de médiathèques portables et ouvertes sous forme de Box donnant accès à des millions de contenus éducatifs et offrant un système de communication intégré où les utilisateurs peuvent passer des appels vidéo au sein du réseau local déployé par la Box.
Le fait de me remettre de l’argent pour ce produit a permis de mesurer l’importance de ce projet…
Comment vous est venue l’idée de créer EduAir ?
L’idée de créer EduAir vient du fait que beaucoup d’écoles et de ménages n’ont pas encore accès à l’internet pour la recherche. Et aussi nombreux sont les écoles ou institutions qui possèdent de très vieux manuels scolaire non mis à jour et d’autres institutions (pour la majorité) ne possèdent aucune bibliothèque. La médiathèque EduAir apporte une solution moins onéreuse et à jour.
Quelle a été votre démarche entrepreneuriale ?
Dans un premier temps, j’ai développé le système de la box venant de mon idée, ensuite j’ai commencé à introduire ce système dans les premières Box que j’ai financé en fonds propre. Je suis allé voir deux écoles pour leur proposer la solution, ils ont adhéré et m’ont donné de l’argent en échange. Le fait de me remettre de l’argent pour ce produit a permis de mesurer l’importance de ce projet et c’est ainsi que grâce à un ajout des fonds familiaux, j’ai agrandi le nombre d’écoles à 4 et ensuite j’ai joint un incubateur ActivSpaces qui m’a permis de rencontrer d’autres « techentrepreneurs » et c’est là que j’ai appris à communiquer sur le projet via internet. C’est comme cela que petit à petit le projet s’est fait connaitre du grand public. Nous avons déjà depuis peu nos propres locaux et nous élargissons l’horizon actuellement dans toute l’Afrique tout en travaillant déjà sur l’intérêt du projet quand internet sera gratuit sur toute la planète.
Combien de collaborateurs avez-vous à ce jour ? Comment les choisissez ? Est-ce un processus facile ?
A ce jour, j’ai 6 collaborateurs. Je les choisi par leur profils et nos affinités. La majorité étant d’autres « serial entrepreneurs » que j’ai rencontré sur ma route. Le processus n’est pas facile car il y a le danger de l’ego qui peut apparaître à tout moment sans prévenir. Mais pour l’instant les processus font plus de bien que de mal.
Quel est votre cœur de cible client ?
- Ecoles, grandes écoles et universités
- Fondations et associations
- Fournisseurs d’accès à internet
- Bibliothèques municipales et centres de formation
Dans les 5 prochaines années où voyez-vous EduAir ?
Dans toute l’Afrique et les autres pays hors de l’Afrique entrain de faire partir du système éducatif des populations.
Je voudrais attirer l’attention des gouvernements sur la mise en place de vrais et réels écosystèmes numériques et que nous sommes là pour les aider s’ils ont cette volonté.
Comment et où peut-on se procurer la « EduAirBox » ?
Les EduAirBox et les EduAirPipeline sont disponibles directement chez nous à cette adresse contact@eduair.org .Nous faisons les livraisons dans le monde entier
Actuellement on observe une revendication de la population anglophone sur l’application effective du bilinguisme au Cameroun.
EduAirBox est elle adaptée au Cameroun dit bilingue ou est elle à l’image de notre système qui semble avoir une préférence pour les francophones ?
EduAirBox est bilingue et je dirai même plus puis que nous ajoutons l’espagnol dans ses langages soutenus. Elle est parfaitement adaptée au Cameroun et pas que (vu notre vision hors du Cameroun). Notre site internet qui est notre vitrine dans le monde est en anglais bien que le promoteur soit francophone. Le multilinguisme est une notion prise au sérieux dans le projet depuis sa première version.
La parole est à vous. Exprimez ce que nos questions ne vous ont pas permis de dire
Je voudrais inviter les autres entrepreneurs à avoir une pensée plus globale du marché dans ses opportunités en Afrique car beaucoup de sociétés ne sont pas en Afrique si ce n’est les produits de première nécessité
Je voudrais aussi attirer l’attention des investisseurs que bientôt nous ouvrons notre capital et de nous joindre à l’adresse contact@eduair.org pour plus d’informations.
Je voudrais attirer l’attention des gouvernements sur la mise en place de vrais et réels écosystèmes numériques et que nous sommes là pour les aider s’ils ont cette volonté.
Je voudrais attirer l’attention de la diaspora qui cherche des projets à investir que l’Afrique plus que hier en héberge plus d’opportunités et que c’est le moment de saisir
J’invite toi qui me lis de partager ce message plus loin.
Notre question habituelle : quel message avez-vous pour la jeunessedumboa camerounaise ?
Les amis se divertir c’est bien, boire avec modération c’est encore mieux. Mais le simple fait d’être distrait et ne pas connaitre votre réelle valeur permet aux autres de s’asseoir sur votre ignorance et naïveté.
Réalisé par Kate Mouliom