Le numérique fait partie des secteurs à fort impact qui offrent diverses opportunités à la clé. Si les hommes se sentent bien représentés, les femmes par contre sont moins présentes comme dans tous les autres secteurs. Une situation à l’ordre jour de la 38 ème édition de la Journée Internationale de la Femme de cette année.
Aujourd’hui peu importe la société dans laquelle où on se trouve, dresser une liste qui respecte la parité homme et femme dans le numérique est un exercice pas du tout aisé. On ne sera pas surpris de constater qu’il y aura moins de femmes, voire même aucune dans certains domaines précis. Une absence ou sous-représentation qui découle de plusieurs facteurs qui sont à l’origine du perpétuel combattant des droits de la femme. Malgré la poignée de femmes qui a pu être des pionnières qui ont inspiré une nouvelle génération des femmes. Il faut noter qu’il y a encore du chemin à faire pour réduire cette fracture avant que les femmes ne trouvent véritablement leur place dans l’univers du numérique.
Le thème choisit pour la célébration de la 38 ème édition de la Journée Internationale de la Femme « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », montre à suffisance que les femmes ne sont pas assez présentes dans le domaine des nouvelles technologies. Parmi les causes les plus probantes, on peut citer les préjugés qui sont encore forts autant du côté des hommes que des femmes, la pauvreté, le problème d’orientation et le sexisme ambiant.
Le faible taux des femmes évoluant dans le numérique est dû en grande partie aux préjugés qui sont distillés dans la société. À priori, lorsqu’on entre dans le domaine des sciences, on estime que celui-ci est exclusivement réservé aux hommes. Les femmes qui parviennent malgré tout à s’imposer dans ces milieux sont considérées comme des personnes exceptionnelles. Une fois au sommet, elles sont obligées de travailler encore plus pour se maintenir de peur de perdre la face devant les hommes. Pour cela, elles sont emmenées à sacrifier leur vie privée pour prouver leurs compétences. Cependant, toutes les autres femmes n’ont pas la même approche et c’est ce qui justifie aussi le fait qu’il y ait cette disparité.
La pauvreté fait aussi partie des principales causes de l’absence des femmes dans les hautes sphères de la tech. Les familles qui vivent dans la précarité n’ont pas les moyens pour payer à leurs enfants les études au niveau supérieur pour ceux qui parviennent à décrocher leur bac. Les filières scientifiques sont toujours les plus coûteuses, un sacrifice que très peu de parents osent braver pour assurer l’avenir de leurs filles. Parfois même quand il y a les moyens, certaines préfèrent les filières littéraires, estimant qu’elles sont moins contraignantes. C’est la raison pour laquelle dans les écoles d’ingénieurs on trouve moins de filles dans les salles par rapport aux garçons.
Le sexisme a poussé plusieurs femmes à la résignation. La plupart des femmes qui essayent de trouver leur voie dans le numérique sont toujours victimes de la condescendance de certains hommes. Lorsqu’elles essayent d’entreprendre, elles ne bénéficient pas toujours d’un accompagnement des institutions financières. Du coup elles n’ont pas les ressources nécessaires pour concurrencer les entreprises dirigées par les hommes. Et lorsqu’on regarde aujourd’hui les acteurs majeurs qui contrôlent le digital, les femmes n’en font pas partie.
Au-delà des longs discours, il est important pour les États de mettre en place des politiques qui encouragent les femmes à suivre les formations digitales. Ces initiatives doivent être suivies avec la mise en lumière de profils inspirants pour les jeunes filles. Il revient également aux acteurs de l’économie numérique de montrer par les actes concrets qu’ils sont concernés par le combat contre inégalités homme et femme. Sinon tant qu’il n’y aura pas une véritable prise de conscience, la femme se sentira toujours esseulée dans le monde du numérique.
Charles Binelli