un clan de scouts qui regroupe les jeunes afin d’informer, sensibiliser et accompagner les femmes atteintes de cancer du sein et du col de l’utérus. Cette année, en prélude à la célébration du 19 octobre, journée de lutte contre le cancer du sein, elles (le clan) nous présentent leur plan d’action afin de toucher le maximum de personnes possible et les allier à leur cause.
Bonjour Madame. Merci de nous accorder cette interview. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Djomo kemayou Castylle, une jeune camerounaise qui suit son cycle Master en droit à l’université de Soa à Yaoundé. Par ailleurs je suis membre du clan scout les Butinies
Vous êtes responsable d’une association qui œuvre pour la lutte contre le cancer du sein. Quel est le nom de votre association ? Pouvez-vous nous donner l’historique de cette association ?
Dire « Responsable » de l’association c’est un peu osé. Je dirai plutôt que je porte le projet actuel mené par l’association durant ce mois. A savoir Octobre Rose Pour ce qui est de l’historique de l’association, le clan scout les Butinies est un clan scout uniquement composé de filles qui existe déjà depuis 2 ans. Nos principes sont fondés sur le scoutisme et le principal objectif du clan est de re-dynamiser le scoutisme, montrer que ce n’est pas un mouvement limité, mais au contraire qu’à travers lui on peut changer des vies, informer, impacter positivement.
C’est l’une des raisons pour laquelle le clan n’hésite pas à prendre part à des causes sociales et humanitaires internationalement et nationalement reconnues. On peut citer ici la fête de la jeunesse, la journée de la femme africaine, Octobre Rose (lutte contre le cancer du sein), etc.
Beaucoup de femmes surtout en Afrique et au Cameroun en particulier ne se sentent pas vraiment concernées par cette question. Comment expliquez vous cela ? Personnellement, qu’est ce qui vous motive ou vous a poussé à vous battre contre le cancer du sein ?
Certaines femmes ne se sentent pas forcément concernées par cette maladie parce que la maladie permettez moi de le dire n’est pas « populaire ». Elle n’est pas assez connue par exemple comme le paludisme ou le sida. C’est une maladie pas très fréquente dans notre société or, elle existe.
Le taux réduit de la maladie dans notre société pour moi est là principale raison qui n’alerte pas encore ces femmes. Pour d’autres encore le cancer du sein est de la sorcellerie, « on lance seulement ça » disent elles! Or ce n’est pas le cas. Donc on peut comprendre que c’est un véritable problème d’informations, de renseignements et d’éducation sur la réalité et l’existence de cette maladie.
Ce qui me motive, bien que je préfère dire nous (le clan et moi) est la nécessité voire l’urgence qu’il y’a pour toutes les femmes d’en savoir plus sur cette maladie, de savoir que ça se soigne et que la principale voie pour éviter tout risque d’aggravation de cette maladie est de se faire diagnostiquer à temps.
On dit souvent, c’est quand on perd une chose qu’on connaît sa valeur. Alors je dirai aussi n’attendons pas d’avoir un cancer avant de comprendre que ce n’est pas agréable. En plus de subir un traitement long, fatiguant et coûteux, la patiente est entre la vie et la mort. Alors que c’est une situation tout à fait évitable.
Je n’ai pas personnellement été touchée par la maladie ou même un proche. Mais j’ai pu rencontrer des personnes qui ont été victimes et rassurez vous c’est pénible, tout bascule vraiment. Il est important de savoir que personne n’est à l’abri, ne soyons plus des victimes de notre ignorance.
Votre association a annoncé une série d’activités par rapport à cette thématique. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces activités? quel est leur bien fondé ? Qu’attendez vous à la fin de la journée ?
En ce qui concerne les activités qui seront menées par l’association, on va premièrement faire une descente dans les établissements pour sensibiliser les jeunes, parce qu’on se dit il faut commencer à la racine. Plus tôt la jeune fille prendra compte de la réalité de la maladie mieux elle se conduira; ensuite bien évidemment il y’a une campagne qui se fait actuellement sur les réseaux sociaux à travers Jeunes en Parlent Channel qui nous aide avec la communication ; et à la fin du mois (la date n’est pas encore calée) il y aura la projection du film Octobre Rose.
La particularité de la stratégie de sensibilisation qu’on a adoptée est qu’on s’attaque à la jeunesse à travers les établissements ; toutes les cibles à travers les réseaux sociaux. Et l’idéal que nous possédons est le Film. C’est notre principale différence et atout. A travers le film on ne se contente plus de parler ou de dire mais on touche du doigt ce qui de dit. Vivre le quotidien d’une personne atteinte de cette maladie va sûrement mieux édifier et impacter.
On aimerait qu’au terme de notre campagne chaque fille, femme sache qu’elle peut avoir à tout moment un cancer du sein, mais qu’elle sache surtout qu’il faut se faire dépister à temps et régulièrement. Et qu’elle puisse être à mesure de s’auto-palper, d’écouter son corps de le comprendre.
Depuis que votre association milite pour cette question, quel est le bilan que vous pouvez dresser ?
La première activité menée par notre clan dans le cadre de la lutte contre le cancer du sein était l’année dernière. Le bilan qu’on peut dresser à ce jour est positif. Parce qu’ on a déjà pu passer l’information. Plusieurs personnes ne savent même pas que durant tout le mois d’octobre il y’ a un évènement, passer cette information est déjà une première victoire pour nous.
Maintenant on va au-delà de cela: nous accompagnons les malades parce qu’ils savent que nous sommes là pour eux, plusieurs jeunes (hommes comme filles) ont déjà été édifiés.
Qu’avez-vous à dire aux femmes en général concernant cette problématique ?
Je leur dirai: le cancer du sein ce n’est pas de la sorcellerie, c’est une réalité et toute femme est susceptible d’avoir cette maladie. Je vous demande, je nous demande de se faire dépister à l’hôpital au moins une fois par an et de s’auto palper régulièrement.
Aussi une dernière chose écoutez votre corps, ne négligeons pas le moindre petit changement tout petit détail compte. Le cancer n’est l’ami de personne.
Merci !
Nadia ED
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