À seulement 28 ans, il est traîne avec lui dix ans d’expériences dans l’entrepreneuriat et est aujourd’hui à la tête d’un important groupe. Ingénieur agronome de formation, il va quitter la Belgique après l’obtention de son diplôme afin de se consacrer pleinement à sa passion : l’entrepreneuriat. JDM est allé à la rencontre de Cabrain Ngaleu CEO de CB Wonder. Découvrez le portrait d’un intenable entrepreneur engagé.
Bonjour Cabrain Ngaleu et merci de nous recevoir, vous êtes CEO de CB WONDER, pouvez-vous nous dire quels sont vos secteurs activités, pourquoi avoir choisi de vous déployer davantage dans le foncier, quelle est votre plus-value ?
Bonjour à vous et merci pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer sur votre plateforme. Jusqu’ici, nous sommes actif dans la promotion immobilière; le foncier; le BTP; la communication; le négoce des matières premières; les NTIC et les prestations diverses. Nous avons également lancer des produits comme BERKAILAND dans le foncier, le LE NJOKA dans la communication digital, LEGOUTDECA dans l’agroalimentaire et nous faisons également dans l’émigration estudiantine avec notre programme Go4Educ.
Go4educ accompagne les jeunes camerounais désireux de poursuivre leurs études en Europe, soit par inscription directe ou par l’obtention d’une bourse. L’avantage c’est que j’ai moi-même été de cette catégorie et je maîtrise les procédures des 2 systèmes. Par cette expérience nous sommes bien placés pour conseiller et accompagner ses étudiant
Pour en savoir davantage sur le programme, vous pouvez vous rendre sur notre site www.go4educ.com. En ce qui concerne la promotion immobilière et le foncier, nous n’avons pas choisi de nous y déployer plus amplement. Ce secteur s’est imposé à nous. Lorsque nous nous lançons il y a bientôt 3 ans, nous mesurons peu la demande surtout en qualité de service qu’il y a dans le foncier. Très rapidement, ce secteur a retenu notre attention puisqu’il faisait à lui seul 70% de notre chiffre d’affaires. En plus de fournir des terres, nous pouvons également y construire votre future maison. Et comme d’autres services nous offrons des accompagnements dans les procédures d’immatriculation et nous exécutons également des lotissements. C’est principalement ce qui nous démarque de la concurrence.
CB Wonder est une entreprise tenue par des jeunes mais qui prône l’excellence, le professionnalisme et la compétence.
Racontez-nous votre parcours entrepreneurial, comment est née CB WONDER ?
Mon histoire dans l’entrepreneuriat date de 10 ans. Depuis le lycée, j’ai toujours eu cette fougue, mon dynamisme y est certainement pour beaucoup. De mon adolescence à aujourd’hui, j’ai investi dans tellement de domaines. Je peux citer l’agriculture, l’élevage, la restauration et l’habillement, la crypto-monnaie, le marketing de réseau, les motos taxi.
Plus jeune, mes affaires je les voyais plus comme des activités extra-scolaires mais qui me passionnent vraiment et je m’y mettais à fond. Bien que ces premières expériences n’aient pas connu franc succès à cause du très peu d’expérience, elles m’ont cependant donné l’envie d’en faire plus et surtout un bel apprentissage. Très jeune j’ai su ce que je voulais plus tard Je ne me voyais pas faire autre chose que les affaires.
Concernant CB Wonder, elle a été créée en 2019 lorsque je reviens au Cameroun mais c’est un projet sur lequel je travaille depuis 2017 lorsque j’étais encore étudiant en agronomie. Je voulais me relancer dans les affaires mais dans plusieurs domaines, alors j’ai créé un groupe avec des tentacules dans divers secteurs d’activité.
Vous êtes dans les lotissements et le cadastre. Quel regard portez-vous sur les lois en vigueur dans ce domaine au Cameroun ?
Je pense que dans l’ensemble les lois sont assez bien ficelées et flexibles mais l’État pourrait revoir certaines choses pour faciliter l’accès à la propriété foncière au Cameroun. Le véritable souci se trouve dans l’application des textes qui existent. Si l’application était bien faite, il y aurait déjà moins de litiges fonciers.
Je tiens régulièrement des conférences où j’explique aux gens les bases du foncier pour qu’il y ait une meilleure compréhension du domaine et à chaque fois les salles sont comblées, preuve qu’il y a une vraie demande et que les gens veulent vraiment être informés.
L’État fait déjà ce qu’il faut pour que le climat foncier soit favorable à tous les citoyens mais le temps de la procédure et les coûts sont encore à revoir certainement.
Le cadastre est un secteur assez complexe dans notre pays. Comment arrivez-vous à avoir des terrains surs et sécurisés pour vos clients ? Avez-vous déjà été confronté à un cas où le terrain fait l’objet d’un litige familial ? Si oui, comment avez-vous géré la situation ?
Nous avons investi énormément dans le lotissement au Cameroun, ce qui nous permet d’avoir une quantité assez importante de terrains. Le cumul de nos contrats actuellement va sur environ 445 hectares. Nous travaillons avec des experts du domaine, des notaires, des géographes, des topographes, et des juristes spécialisés dans les questions relatives au foncier ceci sans oublier le fait que nos conseils juridiques vérifient et traitent en amont tous nos contrats avant une quelconque signature. Toute cette équipe nous permet d’acquérir des terres de façon sécurisée, et de façon légale. C’est la raison pour laquelle jusqu’ici, nous n’avons jamais été confrontés à un litige foncier et ce n’est certainement pas prêt d’arriver.
Vous avez immigré en Europe pour vos études, qu’est-ce qui vous a motivé à revenir entreprendre au pays ?
Lorsque je décide de quitter le Cameroun après le Baccalauréat, c’est d’abord parce que j’étais en quête du nouveau. Je voulais découvrir de nouveaux horizons, voir comment ça se passe ailleurs. Je voulais surtout une meilleure formation académique pour moi. Il se trouve que pendant les 5 années que j’ai passé en Belgique, je suis revenu au Cameroun 12 fois. Tout simplement parce que je ne me plais pas dans cet environnement où tout est déjà fait. Je savais surtout que je ne serais pas reconnu à ma juste valeur, au mieux, j’allais trouver un bon boulot et ce n’est pas ce que je voulais j’aime l’action mettre en avant mes idées et me battre pour qu’elles deviennent réalistes. Les Européens ont déjà tout fait dans leurs pays, ils sont à un autre niveau or, tout est encore à faire chez nous. Alors pourquoi y rester alors que j’ai la possibilité de rentrer développer à mon niveau mon pays?
Vous êtes ingénieur en agronomie, pourquoi avoir cette formation et pourquoi n’avoir pas investi dans l’agriculture puisque c’est ce que vous avez appris ?
En toute honnêteté, j’ai fait de l’agronomie parce que dans ma famille il y a des agronomes et ils s’en sortent très bien. Ils sont ce qu’on qualifie de <<bobo>> (rire). Moi voulant être comme eux c’est-à -dire <<riche>> (rire), j’ai décidé de suivre le même chemin. Je voulais apprendre de ceux qui ont fait des preuves en la matière, alors je suis allé suivre ma formation en Belgique. Mais en réalité je n’ai jamais vraiment senti la nécessité d’un diplôme quelconque pour se lancer dans les affaires. Le vrai apprentissage vient en essayant de bien faire encore et encore donc mon voyage pour l’Europe était avant tout, une sorte de pèlerinage. Je voulais sortir et découvrir le monde, le choix s’est porté vers l’agronomie mais en réalité, je voulais simplement voir et apprécier le monde, apprendre comment les autres font et revenir au pays monter une entreprise qui va faire bouger les lignes.
Dans les faits, l’agriculture nécessite beaucoup d’investissement et ce dont nous avons besoin c’est une agriculture industrielle. Ce n’est donc pas que j’ai décidé de ne pas y investir, pour preuve j’ai créé avec un copain un GIC dont je suis le coordonnateur au nom de CHRISBREL GIC qui n’est pas encore en plein régime pour le moment mais, de gros investissement dans l’agriculture sont prévu pour les années avenir.
Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés au quotidien ?
La première difficulté c’est le fait que les gens ne croient pas en la jeunesse. Ça m’arrive encore parfois bien que ce soit de moins en moins fréquent que certaines personnes mal renseigné sur qui je suis me prennent de haut à cause de mon âge oubliant que c’est 10 ans d’expérience et beaucoup de volonté . Mais quelque part ça reste un souci mineur car aucun obstacle ne saurait m’empêcher de réaliser ses rêves qui me font passer des nuits blanches. Et aussi je dirais qu’une autre de mes difficultés au quotidien c’est de trouver des jeunes passionnés, engagés bien formés et surtout compétents.
Au Cameroun on se lamente sur le fait qu’il n’y ait pas de travail mais dans le font beaucoup jeunes ne veulent pas travailler en réalité sinon ils chercheraient à se mettre à jour niveau compétence pour être compétitif sur le marché de l’emploi ou encore se lancer d’une manière ou d’une autre dans la vie active.
L’état devrait aussi faire sa part dans le processus car comment expliquer que la plupart des jeunes diplômés ne sont pas compétent et parfois même n’ont pas de bonne base dans le domaine prétendu de leur apprentissage.
J’ai beaucoup de difficulté quand on fait les recrutements chez Cb Wonder car il est très difficile de trouver les bons pions. La vie n’est pas facile au Cameroun ça je vous l’accorde mais il y a beaucoup d’opportunité au Cameroun et ceux qui se bougeront les saisiront.
En 2019 CB WONDER a signé l’artiste BOZART en management. Depuis lors vous n’avez plus donné des nouvelles de cette collaboration, pourquoi ? Et pourquoi n’avez-vous plus signé d’autres artistes après lui ?
En 2019, je cherche à investir dans un domaine promoteur. Mon objectif premier est de faire du profit de façon instantanée. Je rencontre un ami qui me parle de Petit Bozard je ne le connaissais pas et c’est lui qui me fait découvrir sa musique et me convainc d’investir dans sa carrière. Ne connaissant rien du showbiz, je me suis lancé dans cette aventure sans vraiment apprécier tous les tenants et aboutissants.
J’investissais sans trop savoir à quoi servait cet argent j’avais très peu de visibilité sur ce qui se passait vraiment et j’ai fini par tout abandonner pour me concentrer sur des affaires dont j’ai une certaine maîtrise et surtout sur lesquelles je peux avoir un réel contrôle.
Petit Bozard est un artiste que j’admire beaucoup pour son art et chaque fois que je suis la chanson « unité » ça me fait plaisir de savoir que j’y ai contribué je me rappelles encore des démo qu’il m’envoyait et des séance de travail avec l’équipe pour en faire un tube mais au fond on évoluait dans de longueurs d’ondes très différentes et on n’attendait pas les mêmes chose l’un de l’autre l’aventure c’est arrêté après cette chanson mais ça reste pour moi une expérience enrichissante sur le plan humain , on a dû mettre fin à la collaboration mais je pense que Bozard a encore de beaux jours devant lui sur la scène musicale camerounaise c’est un petit bourré de talents et si je peux profiter de cette tribune pour demander aux décideurs de la cultures camerounaise de prendre leurs responsabilités car les artistes et les producteurs peinent à joindre les deux bouts ; de mon expérience le showbiz au Cameroun est très instable financièrement parlant . Pour l’instant je n’ai pas l’intention de retenter l’aventure mais peut être dans le futur
Quelles sont les aspirations de CB WONDER pour l’avenir ?
Nous aspirons à être une multinationale, avoir des filiales dans divers pays et différents domaines dans un futur proche nous l’espérons.
. Pour développer notre continent, nous avons besoin des entreprises capables de rivaliser à l’international.
Déjà je me prépare à faire une grand tourné international d’ici peu on ira dans plus de 10 pays pour rencontrer les diasporas camerounais et nouer des liens d’affaires solides avec eux c’est ainsi le premier pas vers notre internationalisation.
Quel conseil donneriez-vous à la jeunesse du Mboa qui aspire à contribuer au développement de son pays ?
Je dirais de croire en elle-même, de se former (c’est très important), se donner les moyens d’atteindre ses objectifs. Rêver c’est bien, avoir des ambitions c’est louable mais que faites-vous pour y parvenir. C’est difficile oui mais rien n’est jamais facile.
Nadia Edzengte