« Être productrice ou Manager implique la prise de décision,  » Diane Esther

esta-mboa-urban-musicAprès avoir vécu une dizaine d’années en France diplômée en Comptabilité vous êtes rentrée au Cameroun pour travailler dans l’entreprise familiale (activités immobilières et cosmétiques) Quelle a été leur réaction lorsque vous avez choisi de fondé le label Mboa Urban Music à juste 22 ans ?
En réalité ils n’en savaient rien… Ils l’ont découvert par hasard en tapant mon nom sur Google  Ils ont été surpris et m’ont encouragé à continuer à me réaliser.

Travaillez-vous toujours dans l’entreprise familiale ou alors avez tout quitté pour vous consacrer à votre passion la musique ?

Oui je travaille toujours pour l’entreprise familiale. La musique est ma passion mais ne me permet pas encore de payer mes factures.

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Vous avez collaboré sur des projets avec Empire notamment est-ce un choix de travailler avec ceux qui sont rentrés comme vous ?

Non pas du tout. Ma collaboration avec Empire part du fait que j’ai toujours conféré Pit Baccardi comme un mentor et un grand frère. Au-delà de notre passion commune et de ce qui nous réunit son expérience n’a pas de prix et j’apprends énormément à son contact.

Quel regard les locaux ont ils eu vis-à-vis de vous jeune de la diaspora ?

De mon expérience personnelle quand je suis arrivée au Cameroun, j’ai eu l’impression de faire face quelques fois à un complexe « d’infériorité » à tort… J’ai entendu des phares telles que « n’est-ce pas c’est vous les mbenguistes ? ». Être de la diaspora peut ouvrir des portes mais également en fermer. J’ai heureusement su m’adapter et me réinsérer dans l’environnement Camerounais.. Je fais parti des locaux maintenant.

Est-ce un plus d’être issue de la diaspora lorsqu’on rentre au Cameroun où est-ce un frein pour s’intégrer de nouveau dans son pays ?

Je pense que c’est un plus dans ce sens qu’on bénéficie non seulement de la culture locale mais également d’une expérience à l’extérieur. Cette double culture permet de développer une ouverture d’esprit et de voir certaines choses d’un œil différent. Bien évidemment quand on part une bonne dizaine d’années on a besoin d’une période d’adaptation mais ce n’est pas un frein au contraire.

Vous a-t-il fallu une réintégration au Cameroun ?

Oui bien sûr. Je n’étais plus habitué à la culture locale du retard par exemple, de la lenteur administrative.. Ma façon de parler rendait difficile la communication.. Les coupures d’électricité et d’eau font partis du quotidien.. Le niveau de vie est différent.. La culture est complètement différente au Cameroun. Il faut prendre le temps de retrouver des automatisme et de comprendre la société sans essayer de la transposer aux pays occidentaux.

Que pensez-vous de la nouvelle génération d’artistes Camerounais ?

mboa-tape-vol1-2013HYPER TALENTUEUX. Il y a un vivier énorme au Cameroun et partout. Je suis contente quand je vois ce qui se passe en ce moment et les majors qui commencent à s’intéresser à notre marché. Il y a 3 ans quand je commençais dans ce business c’était ma conviction et ma motivation.

Quelles difficultés avez-vous rencontré à vouloir faire connaitre le underground camerounais aux Camerounais ?

Le public Camerounais lui même représentait un obstacle à contourner tout simplement parce qu’il donnait peu de crédit à ce qui était produit localement. Le public avait énormément d’avoir priori sur la qualité de nos produits. Il fallait donc mettre un emballage (branding) dont il est familier afin de les pousser à essayer. On se plaint également du travaille des médias et des djs mais ces derniers ne font que répondre à une demande.. Les produits étrangers marchaient alors on ne joue que cela l’objectif était de conserver l’audience et de pas prendre de risque. Or c’est ce risque qu’il a fallu prendre et on a bien fait.

A votre avis, que faudrait-il pour l’essor de l’industrie musicale et des artistes au Cameroun ?

De l’argent. Le marché pour se structurer, pour se développer et générer des revenus pour les acteurs à besoin de personnes assez « folles » pour oser investir dans des labels de production, des salles de spectacles, des événements, des médias spécialisés. Attirer ces investisseurs passent par un travail sur la qualité du produit (visuel, audio, marketing) de la part des petites structures qui existent déjà sur le terrain.

Dans un milieu comme le monde de la musique au Cameroun, où on retrouve plus les femmes derrière le micro, est-ce difficile d’être plutôt dans l’équipe de production ?mboa-tape-vol-2-jewanda-3-500x261

Oui et Non. Oui parce qu’il s’agit d’un monde d’hommes. Être productrice ou Manager implique la prise de décision, le contrôle et la coordination. Manager une équipe d’hommes n’est jamais facile.. Il faut s’imposer et ça passe par les résultats que nous produisent. Non parce que les femmes sont réputées très à l’aise dans les domaines nécessitant de l’organisation, de la créativité mais également un sens aigu de la communication.

Il est donc aisé pour une femme d’être dans une équipe de production mais là encore tout repose sur les résultats.

Pensez-vous que votre aventure Mboa Urban music vous permettra d’atteindre votre rêve Celui d’occuper le poste de chef de projet dans une maison de disque ?

Bah je l’espère. D’ici que Universal, Sony ou Warner décide de s’installer dans la sous-région (ce qui est déjà le cas pour Universal) ou encore une major se développe localement, je m’atteler ai à continuer à développer mon répertoire et rajouter des lignes sur mon CV en tant que productrice, directrice artistique et manager d’artistes.

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