Jean Pierre Boep, le Mister Digital !

Le digital est une révolution portée par la technologie de l'internet pour imposer un nouveau modèle de vie, où les interactions et la diffusion massive des données seraient au cœur des enjeux.

Bonjour Monsieur JP Boep. Vous êtes passé du coaching en développement personnel au « coaching digital ». Qu’est-ce qui a provoqué ce changement ?

Ce n’est pas pour moi un réel changement, je dirais plutôt qu’il s’agit d’une continuité dans la mesure où tous les jours, je continue par encadrer des gens, essayant de leur donner les clés stratégiques pour exister dans ce monde qui a de plus en plus de mal à faire une place à tout le monde. De cette perspective, le prolongement avec le digital trouve sa place notamment au travers du ‘digital branding’, vue que de nos jours, l’identité numérique d’un individu et l’image qu’on perçoit de lui sur internet et les réseaux sociaux est tout aussi important que sa capacité à gérer son être dans le temps et l’espace.

Avec vos mots pouvez-vous nous dire ce qu’est le digital ?

Le digital en lui-même ne veut rien dire si ce n’est correspondre au mot français ‘NUMÉRIQUE’ qui désigne tout un vaste univers dont le dénominateur commun serait les technologies de l’information avec au centre Internet. Partant de ce fait, le digital va donc avoir deux niveaux d’association. La partie mercatique et la partie technologique au sens propre. En somme et pour s’y retrouver dans ce schéma pas toujours très compréhensible, on peut dire que le digital est une révolution portée par la technologie de l’internet pour imposer un nouveau modèle de vie, où les interactions et la diffusion massive des données seraient au cœur des enjeux.

Si aujourd’hui le mot digital est dans la bouche de tous les professionnels et si de plus en plus de personnes s’intéressent aux métiers du digital, c’est que quelque part, nous avons réussi la mission qui était la nôtre…

Quel enjeu représente le digital aujourd’hui au Cameroun ?

Pour moi j’identifie l’enjeu du digital pour le Cameroun à deux niveaux: Premièrement il y a un enjeu au niveau sociétal. En tant que société, comment pensons-nous notre développement et surtout quel seront l’impact positif ou les répercussions négatives de l’usage fait des technologies à notre disposition ? Si on manage bien en tant quel le virage du numérique sans en avoir peur, on pourra certainement tirer un grand profit à moyen terme dans l’optique de l’émergence de notre pays et cela serait un formidable accélérateur de croissance, avec tous les corollaires qu’on lui connait, compétitivité des entreprises, emploi des jeunes, développement de entrepreneuriat, meilleur clarté du climat des affaires etc. L’autre enjeu se trouve au niveau de l’éducation et des usages. En effet, l’adoption de plus en plus massive d’Internet par les Camerounais pose la problématique des contenus et des usages. Pour maintenir toutes ces personnes intéressées il faudra leur donner du contenu qui leur parle et qui soit adapté à leurs réalités, mais il faudra aussi mettre sur pied les bases d’un modèle éducatif adapté pour des citoyens, plus ouverts au monde, mieux informés etc. Cela demande un grand virage stratégique en terme de développement que j’espère, nous aurons le courage de faire.

En 2013, vous lancez le forum  » Ma Pause Digitale » dont le but est de placer les nouvelles technologies au centre du développement. Depuis 3 ans, quel bilan vous en faites ?

Cet événement quoi qu’on en dise, a énormément contribué à vulgariser l’intérêt du digital pour le quotidien des entreprises et des personnes et si aujourd’hui le mot digital est dans la bouche de tous les professionnels et si de plus en plus de personnes s’intéressent aux métiers du digital, c’est que quelque part, nous avons réussi la mission qui était la nôtre, à savoir populariser l’impact du digital dans le développement.

Les parties prenantes de la communauté technologique camerounaise (Opérateurs de téléphonie, startups, communautés de développeurs, institutions d’État et entreprises de services) apportent-elles des solutions aux problématiques actuelles des TIC au Cameroun ?

Chacun joue son rôle en tirant la couverture de son coté quand cela l’arrange. Nous sommes encore très loin de certains pays africains et pour cause, le ton n’est pas encore donné quant à ce qui concerne les problématiques des TIC au Cameroun. On peut néanmoins souligner des efforts faits sur les 5 dernières années pour réduire la fracture numérique mais cela ne saurait être suffisant  quand on voit comment le monde avance et à quelle vitesse. Quand nous en sommes encore à se mettre dans la posture de priver près de 20% des camerounais d’Internet sur deux régions du pays, c’est dire que nous n’avons pas encore de stratégie globale pouvant apporter de réelles solutions aux enjeux qui sont les nôtres.

Les particuliers quant à eux sont-ils conscients de la nécessite d’intégrer le digital dans leur quotidien ?

De plus en plus oui, il suffit de voir le taux de croissance des réseaux sociaux au Cameroun qui est de plus de 5% par mois. C’est un baromètre intéressant qui donne des tendances sur l’intérêt du digital au Cameroun.

Est-ce vraiment nécessaire d’intégrer le digital dans nos mœurs lorsque culturellement l’informel est au cœur de notre identité ?

C’est faux que de dire que l’informel est au cœur de notre identité. L’informel est une conséquence marquée par l’absence d’un schéma clair et compréhensible de tous et justement le digital pensé globalement peut contribuer a améliorer cet état de fait.

La jeunessedumboa est le pilier d’une nation, elle se doit de trouver son équilibre dans une société pas toujours disposée à écouter tout le monde.

Vous êtes Directeur Général chez ODB une agence Digitale à l’ADN africaine .Vos piliers :

  1. Organiser l’entreprise en terme de changements stratégiques à acquérir, avant d’amorcer sa transformation digitale. Parce que le digital est un processus
  2. Développer les outils stratégiques pour la visibilité et la réputation de l’enseigne ou de la personne qui tiennes compte de son ADN environnemental, socio-culturel et linguistique
  3. Business est le dernier pilier. Une bonne stratégie définie selon notre schéma, doit pouvoir créer des opportunités d’affaire

Tout ceci est bien pensé mais est-ce que le système éducatif en place vous aide au préalable en proposant des formations aux jeunes qui sont les futurs salariés, futurs chefs d’entreprise et par ricochet vos clients à maîtriser les bases requises pour se mettre au digital ?

Comme je l’ai dit plus haut, le système éducatif pour l’instant n’est pas adapté mais cela va venir. L’intérêt de plus en plus grandissant des entreprises et des individus pour les métiers du digital forcera le système à s’adapter et se modifier. Maintenant et en attendant que cela arrive, il faut trouver des solutions et moyens connexes. C’est ce que nous essayons de faire en proposant aux entreprises des formations adaptées pour comprendre l’univers du digital notamment dans ses aspects marketing.

Nous arrivons au terme de notre entretien…Comment et où peut-on bénéficier de vote expertise ?

En me contactant via le web et les différentes plateformes sociales ou je suis présent.

Quel message souhaiteriez vous passer à la jeunessedumboa Camerounaise ?

La jeunessedumboa est le pilier d’une nation, elle se doit de trouver son équilibre dans une société pas toujours disposée à écouter tout le monde. Il faut donc faire preuve à la fois de responsabilité mais aussi d’engagement. Responsabilité dans l’usage fait du digital par exemple et engagement pour être de meilleurs citoyens, de meilleurs étudiants, de meilleurs chefs d’entreprise, de meilleurs médecins, Call-boxeurs, Vendeurs ambulants, etc…

 

                                                            Catherine Assogo et Kate Mouliom

 

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