Bonjour Monsieur Kelbe Pouvez vous vous présenter?
Bonjour, je me nomme Gwanen Kelbe Ghislain Gaël, Gagy ou Gagyfunky pour les intimes et amis artistes. Je suis un Camerounais de 28 ans passionné par les arts graphiques (dessin, design, infographie), le chant et la danse, que je pratique tous couramment.
Sur votre profil facebook il y est mentionné que vous occupez la fonction de Web developer a Barakat cependant vous nous avez contacté en tant que chorégraphe en chef Quelle est votre Activité principale ?
Mon activité principale est le Développement Web. En effet, j’ai fait des études dans le domaine de l’ingénierie du développement logiciel. Le métier Web developer est un domaine de création qui me qui me permet d’exprimer mon art du design à travers les applications que je conçois et réalise.
Pourquoi ne pas vous consacrez entièrement à la Danse ? « Est ce doum de penser qu’on puisse vivre de la danse au Cameroun ? » comme l’a dit un abonné sur notre page
Je prévois de m’y consacré à temps plein et très bientôt si tout se passe bien. Je pense juste qu’il n’en est pas encore temps. Voyez-vous je ne travaille officiellement dans le monde du logiciel que depuis trois ans.
Mais bien avant cela, depuis 2006 précisément, j’ai vécu bien sûr en tant qu’étudiant, mais bien plus en tant que danseur. J’ai participé aux premières éditions de CHALLENGE VACANCE, participé à des événements regroupant les danseurs de tous les coins du Cameroun. J’ai été durant deux années assistant chorégraphe au CLUB ENERGY de Douala-Bonapriso. J’ai fait partie, dans le groupe « Fresh 2 Death », des meilleurs en compétition régionale, sélectionnés pour le tournage final de la compétition « MALTA STREET DANCE » au Nigéria.
Oui ! Je pense qu’il est possible de vivre de la Danse dans ce pays
J’ai fait des scènes de concert, des tournées, des clips en tant que danseur et/ou chorégraphe, pour des artistes dont je tairais les noms. De toutes ces expériences on finit épuisé, on se sent utilisé et dépouillé. Car souvent mal reçus et mal entretenus. Nous sommes parfois livrés à nous même : pas d’espace dédié où s’asseoir ou se reposer, pas de sustentation, pas de transport. Nous restons debout tel du bétail. Si jamais vous êtes payés, cela ne vaut pas le tiers de vos efforts et de vos dépenses. Bref c’est fatiguant et à la limite décourageant. Mais je n’ai pas abandonné pour autant.
J’ai juste décidé de faire de mon mieux pour combattre standard ; Celui de la sous-estimation du danseur, qui est relayé au rang de « raté » de la société qui va sauter et tournoyer pour divertir contre une maigre pitance. Donc je me suis dit qu’il serait plus sage de trouver aussi et d’abord une activité qui me donne une situation plus stable.
J’ai juste décidé de faire de mon mieux pour combattre le standard :Celui de la sous-estimation du danseur, qui est relayé au rang de « raté » de la société
Oui ! Je pense qu’il est possible de vivre de la danse dans ce pays. Certains le font déjà en donnant des cours de danse dans les académies et autres. Mais soyons réalistes, nous ne pouvons pas être tous les meilleurs. Nous avons beaucoup à faire. Nous, danseurs, devons nous discipliner et nous organiser de manière à rendre notre profession plus respectable et rentable.
Existe t il une réelle distinction entre un danseur et un chorégraphe ?
Oui la distinction se fait au niveau du rôle.
Un danseur est tout simplement une personne qui pratique l’art de la danse.
Par contre un chorégraphe en plus d’être un danseur est celui-là qui va imaginer et créer des routines destinées à la scène (spectacle), composées de pas et de figures inspirés d’un ou plusieurs styles danses.
Où et Comment peut on apprécier vos travaux de chorégraphe ?
Notre groupe se réuni surtout les samedis, et exceptionnellement les dimanches, à Douala Bonamousadi, à l’immeuble ECOBANK (ANDEM) qui abrite une salle gym que l’on occupe à faire de la danse. Sinon nous avons notre page Youtube : http://www.youtube.com/channel/UCwYbEhK1MKIySLASwUyJRHA ou Facebook : http://www.facebook.com/SolidariteArtistique/
Vous êtes le fondateur de Solid’art, une Association d’artistes qui œuvrent pour la promotion de l’art de la danse comment fait-on pour gérer deux activités avec la même intensité ? Surtout dans un pays qui n’est pas très supportaire…
A vrai dire, quand on est passionné on n’a pas besoin de trouver le temps ou l’espace. C’est une vraie possession. Ça se fait tout seul ! Je me suis déjà fait pincer entrain d’esquisser des pas de danse dans mon bureau, ou en pleine rue ou à la cafétéria. Je marche tout le temps avec de la musique dans le casque. Elle ne me quitte quasiment jamais. Le monde est une source d’inspiration.
En fait c’est comme si mon travail était la vrai distraction ! Mais ça paye les factures. Grâce à mon travail je peux entretenir mon art. Je n’ai plus le temps de rechercher l’approbation de qui que ce soit pour continuer de danser. J’ai passé ce cap quand adolescent, j’ai rétorqué à mes parents les larmes aux yeux : « si vous voulez que j’arrête de danser coupez moi les pieds »… Et quand bien même… arrêterais-je ? Ça reste à voir. Je n’ai pas peur de crier sur tous les toits que je suis un danseur et fier de l’être. Je suis mon premier fan, en tout modestie bien sûr.
A vrai dire, quand on est passionné on n’a pas besoin de trouver le temps ou l’espace. C’est une vraie possession.
Concrètement comment Œuvrez pour la promotion ?
Nous offrons aux artistes et aspirants artistes de nous proposer des projets que nous nous proposons de réaliser (sous forme de cover chorégraphiés et autres). C’est ainsi que nous avons reçu des titres de chanteurs sur lesquels nous ferons des vidéos.
Elles seront publiés très prochainement sur notre page et notre chaîne. Ceci offre à l’artiste l’opportunité de faire connaître ses titres et permet aux danseurs participants non seulement de travailler mais aussi d’accroître leur visibilité. Ce qui est propice à une sollicitation.
Comment votre association contribue-t-elle à populariser la danse au Cameroun?
En cultivant la diversité et la collaboration. Nous essayons d’offrir de l’inédit. Nous dansons sur plusieurs styles différents. Ainsi offrons à chaque apparition des pas originaux mixés à des pas populaires. Nous n’hésitons pas à faire appel à d’autres groupes pour travailler à la création d’œuvres encore plus divertissantes. Ce sont, d’après moi, de ces travaux que peuvent émerger les danseurs. Travailler sur la qualité de nos réalisations… donner plus de valeur à notre art.
Pensez-vous que la jeunessedumboa Camerounais s’intéresse vraiment à la danse en elle-même ?
Oui. Une grande majorité. Mais encore, l’intérêt est différent d’une personne à une autre. Certains recherchent à apprendre le pas qui fera fureur devant les nanas! D’autres le font parce qu’ils veulent pouvoir suivre en boîte de nuit…
Mais il y a ceux-là qui dansent même tout seul, même sans musique. Parfois en fermant les yeux… qui rêvent de faire lever des foules, de faire rêver des gens. D’enseigner à des gens sa philosophie de la danse. Transmettre des émotions par des gestes si expressifs que des mots seraient superflus. Ceux là existent aussi… mais pas aussi nombreux .
Quel message adressez vous à ceux qui nous lisent ?
Le danseur Camerounais pense trop tôt à la gloire et au succès. Et surtout à ce qui est sensé aller avec. Il se soucie de moins en moins de l’art en lui-même. Il ignore les règles, ignore la discipline, ignore le message qu’il est sensé transmettre ! Alors sa danse devient monotone et sans intérêt.
L’art déclenche des émotions, les émotions de l’intérêt et l’intérêt le besoin. Si on a plus besoin du danseur, cette profession ne servira plus à rien.
Mon rêve est de rassembler des danseurs de tout le pays et de les faire travailler ensemble pour raviver sinon ressusciter ce besoin chez le camerounais. Le talent ce n’est pas ce qui manque chez nous. Mais nous avons besoins des passionnés. Où êtes-vous ? Que puissent être créées des structures où l’art sous toutes ses formes dont la danse pourra être bien transmis comme il le faut.
De l’origine de chaque style de danse à sa technique. Des structures qui pourront propulser une industrie de la danse permettant ainsi au danseur de pouvoir prétendre à vivre de sa passion. On dit que de petites rivières font de grands fleuves. Nous on a commencé avec notre petit Solid’Art à Douala. D’autre aussi avec DanceZ à Yaoundé.
Le succès n’est pas pour tout de suite. Mais il faut bien commencer un jour pour y arriver !