Depuis les années 2010, l’entrepreneuriat est la vedette en milieu professionnel en Afrique et particulièrement au Cameroun. La fièvre de la Silicon Valley a gagné les grandes villes africaines et séduit les jeunes et les travailleurs. Les hommes politiques en ont fait leur porte étendard face au chômage ambiant de leur population. Tous veulent être CEO, Entrepreneure, Fondateur ou encore Promoteur pour les plus modestes. Les idées il y en a. Les projets croissent à la vitesse du soleil mais il ne suffit pas d’une bonne idée pour faire un bon business. L’accompagnement, la préparation et surtout le financement sont encore plus importants et plus difficiles d’accès.
C’est précisément à ce besoin que les business angels, les investisseurs et les fonds d’investissements vont répondre. Mais comment trouver la pépite? L’idée la plus innovante? Comment trouver le prochain Mark Zuckerberg? La confrontation de projets bien sûr. Les concours pour jeunes entrepreneurs et porteurs de projets pullulent depuis une décennie à la recherche de la future start-up qui révolutionne le monde. On a vu des jeunes entrepreneurs être portés au rang de héros national avec leurs inventions entourés d’hommes politiques qui les citaient en exemple, appelant les jeunes à se tourner vers l’entrepreneuriat au lieu de fustiger l’État pour son incapacité à employer tout le monde. Devrons-nous les citer? Arthur Zang et son cardiopad qui ont fait sensation à l’international ou encore William Elong et ses drônes qui ont mobilisé plusieurs ministres rien que pour la présentation du prototype etc. Les yeux pleins de papillons comme des enfants, les jeunes s’y sont lancés corps et âmes, chacun attendant son heure de gloire.
La désillusion?
Que se soit les particuliers, l’État au travers des ministères et autres organismes publics, les bailleurs de fonds internationaux ou encore les organisations gouvernementales et non gouvernementales, les concours pour jeunes porteurs de projets sont légions, avec cependant le même objectif: donner aux jeunes entrepreneurs les moyens intellectuels, financières et logistiques afin de leurs permettre de mener à bien leurs projets. Il faut dire qu’ils ont vu en l’entrepreneuriat un moyen d’accélérer le développement de l’Afrique. Mais ces programmes d’accompagnement se ressemblent surtout par les retours que font les jeunes qu’ils ont eu à encadrer. Nous avons fait un sondage sur un échantillon de 20 jeunes au Cameroun ayant pris part à différents programmes d’accompagnement et de financements des jeunes entrepreneurs sur les cinq dernières années. 90% de ces jeunes disent ne pas comprendre les réels critères de sélection des projets retenus. Ils en veulent pour preuve le fait que lesdits projets, malgré le financement obtenu, sont aussi invisibles et inutiles. Pensez-y, où sont tous les projets financés par le Pajer-U pour ne citer que celui-là?
Si tous sont unanimes sur le bien fondé de ces programmes, ils le sont encore plus sur les nombreux manquements de ces derniers. Le choix des participants qui restent à voir selon eux, les financements invisibles, les idées parfois volées et tant de promesses non tenues qui déçoivent autant qu’elles irritent. Alors pour faire la lumière sur ces retours peu flatteurs, nous avons décidé d’enquêter auprès des investisseurs bailleurs de fonds.
Suivez le reportage complet sur les programmes d’accompagnement des jeunes entrepreneurs sur YouTube .
À suivre…
Nadia Ed