Bonjour jas b, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? (Qui est Jas B, que fait-il ?).
Pour tout vous dire, je fonctionne avec trois personnalités. D’abord Jackson pour mes proches (mes ami.es et ma famille).
Ensuite, il y a Jas B le manager. C’est un personnage que j’apprécie le moins à cause des contraintes que son travail de manager lui impose. Et puis il y a Jackson Nguepy l’entrepreneur. Je fais cette tripartition parce que les trois personnalités ont des rôles différents, des obligations différentes. Par souci d’organisation, je dois pouvoir cerner les personnes avec qui je travaille, leurs attentes, leurs personnalités, mais je me dois de me cerner d’abord pour être un bon manager
Parlez-nous de votre agence WESTSI2 CORP SARL . Que faites-vous concrètement ?
.La WESTSI2 Corp. SARL est une agence spécialisée dans l’arketing. L’arketing est une collaboration entre l’Art (les Artistes) et les marques. Au départ, nous étions focalisés sur le management, la communication et le marketing. Vu la pléthore d’agences de marketing qui pullulent, nous avons choisi de faire la différence, tout en nous positionnant comme pionner au Cameroun avec l’arketing. Il ne s’agit pas seulement de musiciens, mais de tout « artiste » et c’est une collaboration gagnant-gagnant.
La WESTSI2 CORP SARL existe depuis 2009. Tout part d’une passion, puis d’une idée. Au début c’était une association qui s’occupait des évènements culturels, et depuis le chemin a été très long. Le plus difficile a été de trouver des personnes loyales et fidèles qui pouvaient se dévouer au projet. Ce qui est une réalité pour tout entrepreneur camerounais, tout simplement à cause des mentalités intolérantes aux projets à long terme.
À quoi ressemble la vie d’un manager ?
Pour moi, le management est l’un des métiers les plus complexes, en particulier dans le domaine culturel. C’est un mélange de passion, de stress et plein d’autres émotions que l’on ressent dans cette ambiance. Moi, en tant que manager d’artistes, je me dois d’orienter ces derniers, de les aider à réaliser son rêve.
Et parfois dans cette mission qui nous incombe, on s’oublie soi-même. La mère doit manager ses enfants, le chef de classe doit manager ses camarades, etc., donc pour moi on l’est tous en quelque sorte. Le manager est une personne qui a des responsabilités, qui a un certain sens des valeurs. Il doit avoir la faculté de comprendre et s’adapter à un certain nombre de réalités et il doit avoir confiance en lui. Mais avant toute chose, il doit pouvoir se manager lui-même parce qu’il ne s’agit pas seulement de gérer la carrière d’un artiste, mais de prendre des décisions et les assumer.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées jusqu’ici et comment les avez-vous surmontées ?
La toute première difficulté que j’ai rencontrée c’était le fait qu’on n’ait pas cru en moi. Ma famille n’ayant pas accepté mon choix, mes débuts étaient très difficiles. Mais j’ai eu la chance d’avoir des ami.es qui me soutenaient et me poussaient à me découvrir davantage. Du rap au management en passant par le mannequinat, ce sont toujours mes amis qui m’ont poussé à m’ouvrir à toutes ces possibilités et c’est d’ailleurs eux qui m’ont attribué le surnom de Jas B. C’est en 2007 que je me lance résolument dans ce domaine vu que l’antagonisme de ma famille devenait insoutenable. Et comme je l’ai toujours dit à mes amis, il ne faut jamais perdre en abscisse et en ordonnée. En 2009, j’ai lancé avec des amis la westSi2. J’ai traversé tellement de difficultés que j’en oublie même d’autres, parce qu’aujourd’hui j’ai l’impression de ne pas avoir vécu tout cela.
Étant dans un domaine qui nécessite la mobilisation d’un bon nombre de personnes, comment vivez-vous la crise sanitaire de la covid-19 ?
Cette année a été relativement éprouvante pour moi à cause de l’arrivée du Corona. En début d’année, je me suis fixé des objectifs qui étaient de véritables challenges. En ouvrant officiellement les locaux de la WESTSI2 CORP SARL en 2019, mon équipe et moi avions travaillé sur un plan d’action qui devait être rentable en 2020. Cette année était pour nous un espoir. Mais avec la Covid-19, nos projets ont pris un grand coup avec des répercussions sur nous et nos clients. Toutefois, nous avons pu nous adapter si bien que maintenant la Covid-19 peut perdurer autant qu’elle voudra, on réussira quand même.
Il y a deux ans de cela, vous fouliez le tapis rouge en compagnie de Muriel Blanche lors des BDMA alors qu’elle était enceinte, et des rumeurs vous attribuaient la paternité de son enfant, pouvez-vous nous éclaircir sur le sujet ? Avez-vous au moins eu une aventure avec Muriel Blanche ?
« Dans une salle de classe de 50 élèves, l’enseignant doit veiller à atteindre ses objectifs en intégrant les besoins de chaque élève, sinon quelque consistant que puisse être le contenu de son cours, il aura 100% sur la forme, mais le fond restera vide. C’est pareil avec un manager et son artiste. J’ai toujours eu à chouchouter mes artistes, je dois les connaitre, les comprendre et pouvoir les amener à agir au mieux pour leur intérêt. Les go Pakgne comme j’aime souvent les appeler, sont toutes les deux mes premières femmes. Et à cette soirée, j’accompagnais l’une d’elles qui était enceintes à savoir Muriel, Marcelle n’étant pas au pays. Nous sommes certes proches, mais jamais on ne s’est égaré. Je n’ai jamais eu une aventure avec une de mes artistes et jamais cela ne se produira.
Votre artiste favori actuellement au Cameroun en ce qui concerne la production artistique ?
Sans hésitation Locko. Il est l’artiste-musicien que je souhaiterais vraiment manager. J’aime beaucoup sa vision, son talent, et sa façon de gérer son équipe.
Que pensez-vous des conflits dans le showbiz camerounais?
Je ne crois pas qu’on puisse parler de showbiz au Cameroun. Tout simplement parce que le domaine n’est pas encore charpenté. On a d’un côté le show qui ne manque pas au Cameroun, et le biz (bizness) qui lui n’est pas encore tangible. Le showbiz a été conçu de telle sorte que le show génère de l’argent à tous les acteurs impliqués dans la chaine. Seulement au Cameroun, le show est motivé par les égos.
Par conséquent, non seulement le show ne leur profite pas, mais aussi il se positionne comme un frein à l’éclosion du produit artistique Camerounais à l’étranger. On ne peut pas parler de showbiz lorsque les featuring se font uniquement par affinités, ou lorsque l’équipe de production et l’équipe managériale d’un artiste n’arrivent pas à s’accorder. Les différents acteurs du showbiz ne sont pas en accord, et presque tout se passe dans deux villes : Yaoundé et Douala. De plus, très peu d’artistes ont réellement une communauté, les fans sont les fans de tous les artistes.
Quels sont vos projets à venir pour WESTSI2 CORP SARL ?
Nous travaillons actuellement sur une entité qui s’appelle le catalogue. Le KATALOG est une base de données d’influenceurs par niche (la beauté, la musique, la photographie, etc.). La différence est que le KATALOG fait dans le marketing d’influence et la WESTSI 2 CORP SARL l’arketing et le management. Donc le catalogue va se baser sur le nombre d’abonnés, pour repérer les influenceurs dans différents domaines.
Quel conseil donneriez-vous à la jeunesse du Mboa ?
À la jeunesse, je dirais d’être passionnée, déterminée mais surtout, avant toute chose de chercher la réponse à la question
«Qui suis-je? ».
Les jeunes doivent d’abord savoir qui ils sont, quelle est leur mission. Pour moi, la réponse à cette question détermine notre avenir.
Nadia Ed.