L’APTIC doit veiller à ce que le martyre de saint Jérôme ne devienne pas le quotidien des traducteurs camerounais.
Chaque 30 septembre se célèbre la Journée Internationale de la Traduction (JIT). Cette journée initiée en 1963 par la Fédération Internationale des Traducteurs (FIT) a pour but de magnifier le traducteur et de révérer ce métier aussi délicat et indispensable à la cohabitation harmonieuse des cultures et à leur rapprochement, au dialogue, à la compréhension mutuelle et à la coopération.
La FIT voit le jour à Paris en 1953 et fédère les associations de traducteurs du monde et, a défini une charte du traducteur, qui est un guide dans l’exercice de la fonction de ce dernier. Si le 30 septembre a été choisi pour célébrer les traducteurs, c’est en commémoration au Saint-Jérôme, traducteur de la Bible en latin appelé vulgate qui mourut en martyre pour avoir osé traduire les Saintes Écritures. Il est considéré comme le saint patron des traducteurs. Mais, il faudra attendre mai 2017 pour que l’Assemblée générale de l’ONU décide à l’unanimité de l’adoption de la résolution 71/288 qui reconnait le rôle des traducteurs professionnels dans la promotion de la paix et le rapprochement des cultures, de la compréhension et du développement. Dès lors, le 30 septembre sera déclaré Journée Mondiale de la Traduction (JMT) ou (JIT).
Cette année, le thème retenu est bien évidemment lié au contexte sanitaire et social mondial
«Trouver les mots pour un monde en crise».
En effet, la pandémie du coronavirus nous a démontré l’utilité de la traduction dans le monde. Le besoin de communiquer avec d’autres personnes qui ne partagent pas la même langue que nous, la transmission fidèle du message d’une culture à l’autre et surtout le rôle crucial de la traduction dans un monde en conflit.
Au Cameroun, la traduction est au cœur de la politique linguistique qui vise une cohabitation harmonieuse des différentes communautés linguistiques présentent dans le territoire. Il existe d’ailleurs une Association des Professionnels de la Traduction et de l’Interprétation du Cameroun (APTIC).
Cette plateforme permet de réunir tous les traducteurs du Cameroun sous une seule bannière, afin de définir et de réguler l’activité au niveau local. Seulement, beaucoup de choses restent à faire quand on sait l’importance de ce domaine d’activité dans le contexte camerounais.
Le marché de la traduction au Cameroun demande encore à être bordé et défini. D’ailleurs, il n’existe pas un ordre de traducteur au Cameroun et l’on se demande bien pourquoi. Pas étonnant que le Cameroun ne fasse pas partie de la FIT, ce qui est un drame compte tenu de la situation linguistique de ce pays et un énorme handicape pour les traducteurs freelances basés au Cameroun.
Le fait est que le Camerounais lambda a une idée hypothétique de ce qu’est la traduction. Il est donc important de souligner ici que la traduction n’est pas le bilinguisme contrairement aux idées préconçues de la population. L’APTIC est donc appelée à œuvrer pour que le martyre de saint Jérôme ne soit pas celui des traducteurs camerounais.
Nadia Éd.