RANDY GUINE: “  Je vis les émotions des joueurs par procuration…”

Artiste presque complet (comédien, chanteur, humoriste, acteur), à 35 ans, le franco-camerounais a réussi à se frayer une brèche dans l’immense mur de la culture en Afrique, dans la diaspora et en Suisse. Meilleur comédien de la Switzerland Diaspora Award (diaspora Suisse) en 2019 et 2021, Meilleur comédien de Golden Artist Award (2019); plusieurs standUps et de nombreux projets avec son studio : Studio Meublé, co-fondé avec 3 amis, une discographie intéressante et des concepts aussi créatifs les uns que les autres. Pourtant, il reste assez mal connu de sa grande communauté du digital qui ne voit en lui que le grand supporter des lions indomptable et le créateur du Moufchoir. Nous avons rencontré Randy Guine afin de discuter de ses projets, de ses activités pour mieux comprendre la personne derrière le personnage.

Tu es certes assez suivi sur les réseaux sociaux mais l’on sait très peu de choses sur toi. Peux-tu te présenter à nos lecteurs?

Je m’appelle Randy Guine, je suis français d’origine camerounaise, je suis créateur de contenu, j’ai fait une formation de comédien/acteur à Londres, j’adore faire de la musique, doubleur, et j’aime également la photographie.

Randy Guine

  Racontes-nous l’histoire derrière “trois pages au moins”

Je travaillais sur certaines de mes musiques puis, j’ai remarqué que 3 d’entres-elles pouvaient s’imbriquer pour créer une histoire et à partir de là, j’ai fait parler mon imagination et je suis arrivé sur une histoire qui était liée à la santé mentale chez les hommes et au fait que beaucoup d’hommes cachent leurs émotions réelles et j’ai voulu en faire un court métrage. La principale raison pour laquelle j’ai voulu faire ce court métrage est que je souhaite, comme pour mes chansons, écrire mes propres films. Donc je vais pouvoir jouer dedans et parler d’un sujet qui me touche, la santé mentale. Je n’ai pas forcément traversé les crises les plus graves dans ma vie mais j’ai eu des périodes plus faciles que d’autres et j’ai eu autour de moi des proches qui ont connu des moments difficiles, et donc, j’ai eu envie de traiter ce sujet  à travers un film.

  Pourquoi avoir choisi de faire du crowdfunding auprès de tes abonnés plutôt que d’aller auprès de potentiels investisseurs ?

Selon la somme donnée, certains vont recevoir des invitations pour venir voir le film à sa sortie, d’autres des T-shirts et d’autres gadgets. Pour certains c’était un investissement, pour d’autres un don. J’ai choisi cette option parce que l’objectif n’est pas de faire un film commercial parce qu’un film rapporte, il faut trouver des distributeurs, le mettre au cinéma etc. et j’en suis pas encore à cette étape.

222 personnes t’ont confié un peu plus de 25.000 euros. Qu’est ce que cela représente pour toi? Cette somme est-elle suffisante pour couvrir les frais de tournage dont il te fallait?

Pour moi c’est fou à partir du moment où il y a une personne qui croit en toi c’est incroyable et là 220 qui participent de façon active financièrement pour faire ce film c’est très encourageant. De l’autre côté, il y a cette pression parce qu’on ne veut pas décevoir les personnes qui croient en nous.

Est-ce que la somme est suffisante? Oui et non. Oui parce qu’il est possible de faire un film avec cette somme et même moins tout comme il est possible de faire avec plus. En ce moment je suis encore à la recherche d’argent supplémentaire pour  être à l’aise dans le processus de création du film et pouvoir aller aussi loin que possible d’un point de vue technique et communication après la sortie du film mais avec ce que j’ai récolté je peux faire quelque chose de très bien.

Raconte- nous ton aventure dans la série Invasion.

Ayant fait mes études de comédiens en Angleterre, j’ai une agence qui s’occupe de me trouver des castings et donc, j’ai reçu la demande d’une directrice de casting qui m’a demandé pour un rôle et je devais jouer la scène à la maison. Je devais incarner un travailleur sur un chantier du coup, j’ai mis mon casque de vélo, mon gilet, et tout. J’avais tellement pris le rôle au sérieux qu’ils me l’ont donné. Pour le tournage, on était vraiment sur une grosse production avec beaucoup de monde sur le set. J’avais attendu toute la journée pour jouer ma scène, la caméra était devant mon visage et je devais jouer devant plus de cent personnes. C’était assez impressionnant mais une très bonne expérience.  Ce rôle représente le début d’une grande aventure.ça ne correspond certes pas à mes attentes et ambition puisque j’envisage bien plus mais c’est intéressant de se dire que des gens m’ont fait confiance en me confiant ce rôle et c’est à moi de montrer que je peux faire mieux qu’une petite apparition.

Randy Guine

En plus de ton court métrage, tu viens de lancer (officiellement) le web média Vibes. Dis-nous en plus sur ce projet.

J’ai une boite de production en Suisse et on s’est alliés avec mes partenaires pour créer un média où on va pouvoir s’amuser à créer du contenu, des expériences sociales, etc. L’objectif est vraiment de s’amuser et tout va tourner autour du partage.

La toile connait Randy le comédien, le créateur de contenu, l’acteur mais pas le chanteur. Pourquoi choisi-tu de ne pas mettre en avant cette autre facette de ta personnalité?

Je n’ai pas d’énormes ambitions par rapport à ça parce que c’est juste quelque chose que j’aime faire mais je n’ai pas encore trouver de plaisir sur scène dans la musique pour l’instant. J’aime le studio, j’aime faire de la musique mais je n’ai pas vocation à faire une carrière.

Ton titre “J’irai loin de fou” retient beaucoup d’attention. Dis-nous en plus sur cette chanson.

Je l’ai fait il y a 2-3 ans, c’était un 24 heures projet où je devais faire une musique et le clip en 24 heures. C’était un défi que je m’étais lancé donc j’avais 8 heures en studio pour faire la chanson, 8 heures pour faire le clip et 8 heures pour monter le tout. 

La toile te découvre grâce aux vidéos durant la CAN 2021 et la coupe du monde 2022.Que représente le foot pour toi?

Le foot c’est la carrière que je n’ai jamais eu et que j’aurais aimé avoir. C’est le plaisir  d’être sur le terrain, c’est la rigolade, les provocation. Je vis les émotions des joueurs par procurations, je les vois et je m’imagines avec eux. C’est l’enfant au fond de moi qui s’exprime, qui rêve toujours de faire du foot alors que c’est  trop tard.

Tu affiches fièrement tes origines camerounaises mais certaines de tes vidéos laissent les internautes perplexes sur tes origines notamment la RDC que tu as tendance à mettre en avant également. Peux-tu nous donner des éclaircis sur tes origines?

La RDC c’est parce que j’ai grandi avec beaucoup d’amis congolais, certains font déjà partie de la famille et donc j’ai beaucoup été imprégné par cette culture, j’ai un peu appris le Lingala.

Pour la  CAN 2023 en Côte d’Ivoire (les gens avec qui tu ne parles pas) tu te lances dans un projet ambitieux avec Sacko Camara. Peux-tu nous en dire plus? 

Randy Guine

Sacko m’a appelé il y a quelques semaines et m’a présenté ce projet fou: faire Paris-Abidjan en voiture, c’est entre 10 et 14 jours de voyages. C’est un projet qui est encore à l’état hypothétique,on essaie de trouver des partenaires parce que sans celà, ce sera compliqué surtout  pour des questions de sécurité. Le projet consiste à passer par les pays qui participent à la CAN, lui et moi étant de grand amoureux du voyage, des gens, se lancer des défis de football sur le trajet, voir du paysage en Afrique parce que moi je n’ai visité que le Cameroun dont ça aurait été une occasion de visiter d’autres pays. C’est risqué,existant et c’est quelque chose que les internautes pourraient suivre au quotidien.

Pendant La CAN 2021, tu avais partagé sur Twitter ton désir de faire un documentaire sur les lions indomptables du Cameroun. Où en es-tu avec ce projet?

Le projet est toujours d’actualité, mais je ne vais pas pouvoir courir après pendant 500 ans. J’essaie de le faire, j’y mets de l’énergie, mais si je n’ai pas accès à certaines pièces, malheureusement, je ne pourrais pas. Là j’essaie encore mais si c’est un projet qui ne se fera pas avec moi, j’espère que celui qui le fera le fera bien 

A quand le retour de “canal sauce jaune” et “Radio Bangala”?

Rires. Je pense qu’il y aura le retour de Canal Sauce pendant la CAN. Pour Radio Banagala, on est en train de discuter pour voir comment relancer. On habite pas dans la même ville donc c’est assez compliqué mais on verra d’ici l’année si l’on pourra relancer, ce serait vraiment cool.

Nadia Ed

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