« Nous voulons surtout que les gens utilisent OnDjoss parce que c’est performant…. »

Avec la fonctionnalité Kongossa les échanges sont chiffrés de bout en bout et les messages ne peuvent plus être visibles une fois que leur séance de tchat est terminée. Avec ça, personne n’a accès à quoi que ce soit, même pas nous.

Le marché des applications de messagerie instantanée a longtemps été dominé par les grandes marques occidentales. En Afrique, où l’on compte désormais des millions d’utilisateurs de ces outils de communication numérique, l’hégémonie de ces entreprises a été mise à mal par l’émergence d’autres applications de messagerie made in Africa. Ces nouveaux entrants proposent généralement des services sur mesure moins contraignants et surtout plus réalistes, comme c’est le cas notamment avec OnDjoss. Développée par un groupe de jeunes ingénieurs camerounais, l’application gagne petit à petit du terrain. Mais pour ces créateurs, l’objectif est de conquérir le monde. Pour mieux comprendre la dynamique entourant l’application OnDjoss par ses concepteurs, qui ont pour objectif de faire bouger les lignes dans un avenir proche, voici l’interview accordée par Jeunesse du Mboa à l’un de ses dirigeants.  

Comment est né le projet OnDjoss et qui sont les membres de l’équipe ?

Le projet OnDjoss, est un challenge que se sont donnés quelques jeunes Camerounais de mettre sur pied une application de messagerie électronique et instantanée africaine, pouvant rivaliser avec ceux qui sont considérés comme des géants dans le domaine.
La communication est quelque chose de très important, et aujourd’hui elle est très avancée avec le numérique. Chaque continent a une application de messagerie influente, et qui fonctionne plutôt bien. Et pourquoi pas l’Afrique ? Alors nous avons décidé de développer une application africaine qui marche sans problème et dont les utilisateurs peuvent être fiers. Et notre objectif n’est pas de se limiter à l’Afrique, on veut se répandre dans le monde.

Comme nous l’avons dit plus haut, nous sommes quelques jeunes Camerounais avec des compétences diverses mises ensemble pour réaliser ce grand projet.

Qu’est-ce qui différencie OnDjoss des autres applications à l’instar de WhatsApp ou encore Telegram qui sont aujourd’hui les plus utilisées et Dikalo qui est une application camerounaise ?

Les applications de messagerie ont beaucoup de fonctionnalités en commun.  Et c’est tout à fait normal, car le but premier c’est de permettre aux utilisateurs de communiquer. Pour faciliter certaines choses à nos utilisateurs, OnDjoss lit pour vous des messages longs. Vous n’avez qu’à les écouter tout en vous détendant. En outre, il est possible pour être plus expressif dans sa communication de faire soi-même des dessins et de les envoyer à son interlocuteur sous forme d’image.

Est-ce que de manière concrète votre application tient compte des contraintes locales ?

Tout à fait. OnDjoss est très légère malgré sa robustesse et son contenu riche. Donc ça peut être utilisé de façon fluide sur les divers smartphones présents sur le continent, ce qui n’est pas toujours le cas avec d’autres applications. En outre, elle consomme très peu de data pendant son utilisation, ce qui est un gros soulagement pour beaucoup de nos utilisateurs en Afrique.

Quels types d’informations les utilisateurs sont obligés de donner avant d’accéder à la plateforme ?

Juste un pseudonyme et un numéro de téléphone. 

Pour votre application vous utilisez le tam-tam comme symbole, avec une charte graphique de couleur pastel. Pourquoi ce choix ?
Le rouge associé au tam-tam chez nous évoque la passion et la fierté pour nos origines. On sait tous le rôle que joue le tam-tam dans notre culture dans un contexte de communication.

Personne n’aimerait voir ces informations à la merci de tout le monde. Est-ce que vous avez accès aux données personnelles de vos utilisateurs ou alors vous utilisez une technologie qui permet à ce que vous ne soyez pas vous-mêmes en contact de celles-ci ?

OnDjoss dans son architecture enregistre les messages des utilisateurs dans ses serveurs, afin qu’en cas de perte de téléphone, les utilisateurs puissent retrouver tous leurs messages et données sans aucun désagrément de perte. Kongossa permet aux utilisateurs de discuter sans que leurs messages ne passent par un serveur quelconque. Avec la fonctionnalité Kongossa les échanges sont chiffrés de bout en bout et les messages ne peuvent plus être visibles une fois que leur séance de tchat est terminée. Avec ça, personne n’a accès à quoi que ce soit, même pas nous.

Depuis sa mise service quel est le regard que le public porte sur votre application ?

Si on s’en tient aux avis sur les réseaux sociaux, ainsi que sur Google Play Store, OnDjoss est très apprécié par le public africain. Nous sommes parfois étonnés de l’engouement que OnDjoss crée chez nos frères de l’Afrique de l’ouest par exemple, et les chiffres le témoignent. Alors que le Cameroun vient en tête avec 89760 téléchargements, il est suivi du Sénégal qui a 72.752 téléchargements. Et le Mali complète le podium avec 26043 téléchargements.

Les utilisateurs de votre application sont essentiellement constitués de camerounais ou il y a d’autres nationalités ?
OnDjoss est aujourd’hui utilisé dans 178 pays. Le plus grand nombre de téléchargements est certes au Cameroun, mais plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest comme le Sénégal et le Mali ont beaucoup de téléchargements, pas très loin du Cameroun.

Ça vous fait quoi d’entendre dire que votre application est en train de bouger les lignes ?
Ça fait plaisir de l’entendre, car ça démontre que l’application est performante et utile. Par contre ce n’est pas suffisant pour nous. On veut et va avoir un plus grand impact en Afrique et dans le monde, tout en créant continuellement de la valeur.

Devenir le numéro un en Afrique c’est une utopie ou quelque chose de réalisable ?

C’est pas du tout une utopie, mais plutôt quelque chose de réalisable. Compte tenu des choses que nous avons réalisées avec le peu de moyens que nous possédons, nous pensons que nous ferons beaucoup plus avec le temps, afin d’atteindre cet objectif le plus rapidement possible.

Les gens ont encore le complexe d’utiliser les technologies conçues par les africains. Comment arrivez-vous à changer ce narratif ?
Sincèrement nous ne voulons pas juste jouer sur la fibre de l’africanité pour pousser les gens à utiliser OnDjoss. Nous voulons surtout que les gens utilisent OnDjoss parce que c’est performant, et c’est ce qui est fait.

Aujourd’hui ni la sympathie, encore moins la solidarité sur le made in Cameroon ne suffisent pas pour vendre un produit / service. Pourquoi devrait-on rejoindre votre plateforme ?
En plus du fait que OnDjoss offre toutes les fonctionnalités utiles dans une messagerie comme chez nos concurrents, trois caractéristiques importantes nous rendent particulier.

– La confidentialité : À côté de la sécurité d’une application, c’est l’autre facteur le plus important non seulement pour vous les utilisateurs, mais aussi pour nous les concepteurs.

Voulez-vous garder votre numéro privé ? Voulez-vous être à l’abri de mauvaises surprises ? Alors, chez OnDjoss, nous vous promettons une confidentialité exemplaire. Tout inconnu appartenant au même groupe de chat que vous, n’a pas accès à votre numéro de téléphone. Il ne peut voir que votre pseudonyme.


– La sauvegarde des messages sur le cloud : En cas de changement ou perte de téléphone, vous retrouvez tous vos messages, car ces derniers ne sont pas sauvegardés dans votre téléphone mais plutôt sur notre cloud. Donc, plus besoin de sauvegarder ses messages chaque jour sur Google Drive ou autres types de cloud. OnDjoss le fait pour vous.

– L’envoie des fichiers lourds : Sur OnDjoss vous pouvez envoyer des fichiers lourds, audio comme vidéos et á hauteur de plusieurs Giga.

Une fonctionnalité très intéressante et attractive arrivera dans les prochaines semaines. 

La fuite des données ou encore les bugs informatiques font partie des problématiques auxquels les utilisateurs n’aimeraient pas être confrontés. Quelles sont les dispositions prises à votre niveau pour éviter cela ?

Avec l’actualité, il est clair que la sécurité est l’un des thèmes les plus importants quand on parle de communication sur tout type de plateforme. Chez OnDjoss, toute communication est bien évidemment cryptée. Notre protocole de communication est basé sur plusieurs algorithmes de chiffrement hyper efficaces. Jusqu’ici on n’a eu aucun problème dans ce sens et on continue à travailler et à veiller, afin que ça reste ainsi.

Concernant les bugs, on peut se vanter d’être parmi les applications africaines qui bug les moins, surtout lorsqu’on tient compte de la complexité et du grand nombre de fonctionnalités d’une application comme la nôtre. Nous avons un retour client très positif dans ce sens, car OnDjoss est très fluide dans son fonctionnement.  


On sait que la plupart du temps les entrepreneurs rencontrent d’énormes difficultés à rassembler les fonds nécessaires pour mettre à jour leur projet. Dans votre cas, quel type de financement avez-vous eu recours ?

Jusqu’ici nous avons fonctionné sous fonds propres. Le but c’est de lever les fonds auprès des business Angels ou des fonds d’investissement, afin d’accélérer notre croissance et de continuer à nous développer. 

Quel est votre modèle économique pour rentabiliser l’application OnDjoss ?
Nous gardons ça secret pour le moment, mais on le dévoilera dans les semaines qui suivent. 

À quand l’entrée sur IOS ?
La version IOS est prévue pour l’année prochaine.  

L’application propose-t-elle de faire les mises à jour de sécurité ?
Tout à fait, c’est très important.  

Actuellement est-ce qu’il est possible d’effectuer les appels vidéo ?
Oui, il est bien possible de faire des appels vidéos sur OnDjoss depuis plus d’un an déjà. 

Il y a encore de la place pour les jeunes qui veulent rejoindre votre équipe ?
Bien-sûr, nous sommes toujours à la recherche de talents pour accélérer notre développement. 

En tant qu’entrepreneur africain quel est le message que vous pouvez donner à la jeunesse ?

Le rêve est gratuit, alors la jeunesse africaine doit rêver et ne pas se laisser limiter par quiconque ou quoi que ce soit. On est dans un monde aujourd’hui où on peut apprendre pleins de choses sur Internet et même en être expert à force de travail. Que la jeunesse travaille et exploite tout son plein potentiel pour transformer ses rêves en grandes réalisations.  

charles Binelli

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