Le paiement mobile: Un frein à la Bancarisation ?!

Les porte-monnaies électroniques actuels sont tout aussi chers que d’avoir un compte en banque. Et de fait, ces gens ne se bancarisent pas alors qu’ils pourraient avoir bien plus de services, comme un accès au crédit, en ayant un compte en banque

Face à un taux de bancarisation très faible au Sénégal, le paiement mobile constitue aujourd’hui une véritable alternative. D’après la Banque Centrale des Etats De l’Ouest (BCEAO) seul un Sénégalais sur cinq possède un compte bancaire. Conscient qu’il y a de véritables opportunités à saisir, les opérateurs se multiplient se lancent dans une concurrence sans précédent.

Un des précurseurs du paiement mobile au Sénégal, « Orange Money » occupe le plus gros du marché. Selon l’entreprise, 4,2 millions de comptes Orange Money sont actifs au Sénégal, un pays qui compte 16 millions d’habitants. Et 2 millions de comptes sont utilisés au moins une fois chaque mois. Créé en 2010 Orange Money compte aujourd’hui plus de 28 000 points de vente sur toute l’étendue du territoire.

Cette pratique s’est tellement démocratisée au Sénégal que de nombreuses startups surfent sur cette vague. Beaucoup visent les petits boutiquiers de quartier, les salons de beauté ou encore les traiteurs.

Conscientes de la menace que constituent ces transactions mobiles, les banques à l’heure actuelle tentent de se conformer à la nouvelle donne pour ne pas perdre toutes les opportunités qu’offre ce marché. Depuis deux ans, la Société Général accompagne des startups installées au Sénégal. Le but : proposer des services bancaires à ceux qui ne sont pas bancarisés en leur donnant accès à un portefeuille électronique.

Que ça soit Orange Money ou les autres opérateurs, les clients sont surtout attirés par la rapidité des transactions. En moins de deux minutes, on peut recevoir ou envoyer de l’argent partout dans le monde.

Toutefois, dans le quotidien national, le Soleil, l’entrepreneur Malick Tall, fondateur de la plateforme Pay All estime que le mobile money ne peut pas être une réponse définitive pour les clients. « L’offre bancaire actuelle au Sénégal n’est pas adaptée à des petits boutiquiers. Rien que les frais de tenue de compte leur boufferait leur marge. Ce n’est pas pensable pour eux de se bancariser. » A-t-il soutenu.

Le problème, conclut-il : « Les porte-monnaies électroniques actuels sont tout aussi chers que d’avoir un compte en banque. Et de fait, ces gens n’ont pas de compte bancaire alors qu’ils pourraient avoir bien plus de services, comme un accès au crédit, en ayant un compte en banque ».

Les paiements par téléphone mobile sont de plus en plus répandus au Sénégal. Pour beaucoup d’habitants, cela apparaît comme une alternative pratique au système bancaire C’est aussi un système intéressant pour les entreprises.

Ibrahima Aliou Sow 

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