Le Mosquirix ou encore le RTS,S, est le nom du vaccin contre le paludisme développé par la société pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK). Il a été présenté par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au cours d’un point de presse. Si l’annonce suscite déjà de l’espoir, il y a encore beaucoup à faire.
Après plusieurs années de recherches, les scientifiques sont parvenus enfin à trouver une formule permettant la fabrication à grande échelle d’un vaccin contre le paludisme. Un travail de longue haleine qui porte aujourd’hui ses fruits. Considéré comme l’une des plus grandes causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans dans les pays d’Afrique subsaharienne et d’autres zones à risque, le paludisme sera dorénavant combattu avec cette nouvelle arme qui vient de voir le jour. Il s’agit du Mosquirix ou encore le RTS,S, c’est le nom donné à ce nouveau vaccin développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) qui travaille depuis 30 ans sur le projet. En effet, les travaux de recherches de ce vaccin ont débuté en 1987 avec au passage de nombreux tests d’évaluation qui ont conduit ce jour à son homologation. 2021 marque donc l’aboutissement d’un long processus, une victoire du monde scientifique contre l’une des maladies les plus dangereuses.
Il y a certes de quoi se réjouir après cette annonce, mais il y a encore du chemin à faire. Le paludisme est une maladie très ancienne qui a une capacité de mutation impressionnante. Il existe quatre formes de paludisme liées à des parasites différents. Le plasmodium vivax, le plasmodium malariae, le plasmodium ovala et le plasmodium falciparum. À la base, ce vaccin était destiné à faire reculer le germe responsable de la malaria qui est le plus dangereux de tous. Pour vérifier son efficacité, des pays comme le Ghana, le Kenya et le Malawi ont été choisis pour faire les tests. Ainsi, plus de 2,3 millions de doses ont été administrées aux enfants.
Les essais ont été concluants de l’avis de Kate O’Brien, directrice du département Vaccination à l’OMS qui a déclaré sur le media France 24 « qu’il réduit le paludisme sous sa forme grave de 30 % » ». Pour une efficacité optimale, quatre doses de vaccins doivent être injectées aux enfants. Il a été également démontré que ce vaccin protège contre certaines formes de paludisme, mais toutes les autres.
C’est la raison pour laquelle l’Organisation Mondiale de la Santé ( OMS) a préconisé de poursuivre avec les protocoles mis en place pour se protéger des piqûres du moustique. Car l’immunité du vaccin n’est pas encore totale. Cependant, d’autres vaccins sont en observation comme le R21/Matrix M qui est développé par l’Université d’Oxford. Actuellement en phase test, il sera disponible en 2023 si toutes les analyses sont concluantes.
Une fois les effets d’annonces passés, il y a maintenant plusieurs autres problèmes à résoudre. La question du financement, c’est l’une des craintes , de nombreuses associations militent pour qu’il soit gratuit au regard du besoin qui se fait ressentir auprès des personnes issues des couches défavorisées. Consciente des moyens qu’il va falloir débloquer pour une production de masse des vaccin, Olivia Ngou, présidente de l’ONG Impact Santé en Afrique suggère plutôt qu’on délivre les brevets de fabrication aux laboratoires qui sont sur le continent, pour un accès facile au vaccin. L’autre souci aussi et pas des moindres, c’est celui de la sensibilisation. On a encore en date l’épisode de la Covid-19, qui jusqu’à ce jour pose un problème malgré les appels des autorités en direction des populations pour se faire vacciner. Le cas du paludisme sera-t-il l’exception à la règle ?
Charles Binelli