Hysacam, les crises qui n’en finissent pas

Tant que l’État ne sera pas à jour dans le paiement de ses factures, les grèves des employés d’Hysacam continueront, sauf s’il décide de mettre en place un véritable processus de décentralisation en donnant le pouvoir aux collectivités décentralisées.



Cela fait plusieurs années que cette situation dure. Pourtant, les réclamations des agents de la société d’hygiène et de salubrité du Cameroun n’ont toujours pas changé. Du moins pour ce qui leur revient de droit : c’est-à-dire de pouvoir percevoir régulièrement leur salaire chaque fin du mois. Une promesse dont leur hiérarchie a malheureusement la peine à tenir. Fatigués d’attendre indéfiniment pendant des mois un salaire qui tarde à tomber alors que leurs charges ne font que s’accumuler. La grève est devenue aujourd’hui la seule solution des employés d’Hysacam pour exprimer leur mécontentement. Les années passent, mais la situation reste identique, au grand dam des populations qui doivent subir malgré eux les conséquences de ce mouvement d’humeur qui met en péril leur état de santé.




De l’avis de certains observateurs politiques, la série des grèves qu’on observe depuis de nombreuses années à Hysacam est causée principalement par l’État. Les retards dans le paiement des factures met l’entreprise dans une situation délicate envers ses employés. Pourtant, en tant que prestataire majoritaire, il devrait tout mettre en œuvre pour que la rue ne soit plus une scène de spectacle où on retrouve les éboueurs avec des pancartes en mains  pour faire entendre leur voix. Surtout si les effets d’annonce sont suivis d’actions concrètes. Ce qui malheureusement n’est toujours pas le cas. Pourtant, les solutions ne manquent pas pour remédier à cette situation comme la décentralisation, et tout le monde est d’accord dessus. Bien qu’elle soit annoncée, sur le terrain, on peine encore à voir ses actions. Les communes qui devaient normalement être au centre de la gestion des activités de la société hysacam sont relégués au poste d’observateurs.



Sur son compte Facebook, la porte-parole du PCRN, Anne Féconde Noah a interpellé l’État sur la situation de la grève des employeurs d’Hysacam. « Au sujet de la crise dans l’entreprise Hysacam. L’une des causes lointaines de la grève en cours est l’hyper centralisation du pouvoir, la réticence de l’État central à transférer effectivement les ressources et les compétences aux communes. La collecte des ordures ménagères est à la portée des mairies d’arrondissement », ainsi s’est-elle exprimée sur la question. Pourtant, selon la loi n 2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des collectivités territoriales décentralisées, au titre II en ce qui concerne le transfert des compétences aux collectivités territoriales, de l’article 17 à 27. L’État doit donner les moyens à chaque commune pour s’autogérer. La crise à Hysacam n’est que la conséquence de l’hyper centralisation du pouvoir.

Charles Binelli


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